L’atteinte oculaire au cours de la maladie de Vogt-Koyanagi-Harada : une série de 40 cas - 06/06/18
Résumé |
Introduction |
La maladie de Vogt-Koyanagi-Harada (VKH) est une affection systémique inflammatoire rare, d’origine auto-immune dont les manifestations cliniques sont polymorphes, oculaires, auditives, neuro-méningées et cutanées. L’atteinte oculaire est importante à reconnaître car elle peut mettre en jeu le pronostic visuel. L’objectif de cette étude était d’étayer les caractéristiques épidémio-cliniques, paracliniques et thérapeutiques de l’atteinte oculaire au cours de la VKH.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective, colligeant tous les patients hospitalisés pour une maladie de VKH avec atteinte oculaire entre 2000 et 2017 dans un service de médecine interne.
Résultats |
Quarante cas de VKH avec atteinte oculaire ont été colligés. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 39,4 ans [16–67 ans]. Le genre-ratio (F/H) était de 1,9. Le délai moyen de consultation était de 4,8 mois [1–36 mois]. L’atteinte oculaire était inaugurale dans 36 cas. Un flou visuel était rapporté dans tous les cas, une douleur oculaire dans 12 cas et une rougeur oculaire dans 25 cas. L’acuité visuelle (AV) initiale variait de 1/10 à 5/10. Tous les patients avaient une forme bilatérale. Elle était à type de panuvéite dans 27 cas, d’une uvéite antérieure dans 6 cas, d’une uvéite intermédiaire dans 4 cas et d’une uvéite postérieure dans 3 cas. Il y avait un décollement rétinien dans 28 cas et une vascularite rétinienne dans 8 cas. Des dépôts rétro-cornéens étaient observés dans 6 cas et un épaississement choroïdien dans 7 cas. Un aspect dépigmenté a été noté dans 5 cas, un aspect en coucher de soleil dans 2 cas et un aspect en pin poins dans un cas. L’atteinte oculaire était isolée chez 17 patients. Une atteinte neurologique était associée chez 24 patients et une atteinte ORL chez 15 patients. Le traitement était basé sur la corticothérapie orale chez tous les patients, le cyclophosphamide chez 28 patients (70 %), la ciclosporine chez 14 patients (35 %), l’azathioprine chez 7 patients (17,5 %) et le méthotrexate chez 2 patients (5 %). L’évolution de l’atteinte oculaire était favorable chez 19 patients et stable chez 15 patients. L’AV finale était entre 1/10 et 10/10 avec une moyenne à 5/10. Des récidives ont été notées dans 7 cas. Les complications oculaires les plus fréquentes étaient la cataracte (4 cas), le glaucome (5 cas) et les synéchies irido-cristalliniennes (6 cas).
Discussion |
Dans notre travail, un âge de début jeune et une nette prédominance féminine ont été notés au cours du syndrome de VKH, rejoignait ainsi les données de la littérature. L’atteinte oculaire fait toute la sévérité de la maladie. Notre série confirme le caractère inconstant des signes neurologiques et cutanés, d’où l’importance d’évoquer le diagnostic de syndrome de VKH devant toute uvéite bilatérale qu’elle soit ou non associée à des signes neuro-méningés ou cutanés.
Conclusion |
Le syndrome de VKH est une affection sévère. Il s’agit d’une urgence diagnostique et thérapeutique nécessitant l’instauration d’un traitement précoce et agressif.
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Vol 39 - N° S1
P. A208-A209 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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