Les recommandations des néphrologues sont peu suivies par les médecins traitants. L’exemple de la vaccination contre l’hépatite B - 19/06/18
The recommendations of nephrologist are poorly followed by the primary care physician. The example of vaccination against hepatitis B
Au nom du
Cercle de recherche, de réflexion et d’études en néphrologie (CERRENE)
Résumé |
Les relations entre médecin spécialiste et médecin traitant ont été très peu évaluées en France. Nous avons étudié l’application d’une recommandation du médecin spécialiste par le médecin traitant. La vaccination contre l’hépatite B chez des patients insuffisants rénaux chroniques était le marqueur de suivi. Après une consultation chez le néphrologue, il était demandé au médecin traitant, dans le courrier, de débuter la vaccination. À la consultation néphrologique suivante, il a été demandé au patient si le médecin traitant lui avait proposé la vaccination. Les caractéristiques cliniques, biologiques et les antécédents des patients ont été relevés, ainsi que le nombre et le lieu des consultations du médecin traitant. Cinq centres de néphrologie ont recruté 315 patients. Dans 61,6 % (194/315) des cas, la vaccination n’avait pas été proposée par le médecin traitant. Parmi les éléments relevés, seuls le DFG estimé (plus bas chez les patients vaccinés, 29,5 vs 34,5mL/min/1,73m2), le délai entre les deux consultations du néphrologue (plus court chez les patients vaccinés, 18,7 vs 22,9 semaines) et le centre d’exercice du néphrologue (de 17,5 à 52 % de taux de vaccination) sont statistiquement significatifs en analyse univariée. En analyse multivariée, seul l’effet centre persiste. La non-vaccination n’a été argumentée par un courrier du médecin traitant que dans 2 cas (1 %). En l’absence d’interrogation directe du médecin traitant, les raisons du non-suivi de la recommandation restent peu expliquées. Globalement, la recommandation du néphrologue a été peu suivie. Notre étude peut contribuer à la réflexion sur le suivi partagé des patients souffrant de maladies chroniques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
The relationship between specialist physician and primary care physician (PCP) has been poorly evaluated in France. We have studied the application of a specialist's recommendation by the PCP. Vaccination against hepatitis B in patients with chronic renal failure was the follow-up marker. After consultation, the nephrologist wrote in his report to the PCP that the vaccination was recommended. At the next nephrological consultation, the patient was asked if the PCP had proposed vaccination. The clinical, biological characteristics and history of the patients were recorded as well as number and location of the PCP consultations. Five nephrology centers recruited 315 patients. In 61.6% (194/315) of the cases, the vaccination was not proposed by the PCP. Only the estimated GFR (lowest in vaccinated patients, 29.5 vs. 34.5mL/min/1.73m2), the delay between the two consultations of the nephrologist (shorter in vaccinated patients, 18.7 vs. 22.9 weeks) and the nephrologist's practice center (17.5 to 52% vaccination rate) are statistically significant in univariate analysis. In multivariate analysis, only the center effect persists. The lack of vaccination was argued by a letter from the PCP in 2 cases (1%). In the absence of a direct questioning of the PCP, the reasons for not following the recommendation remain unexplained. Overall, the recommendation of the nephrologist was little followed. Our study can contribute to the reflection on the shared follow-up of patients suffering from chronic diseases.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hépatite B, Insuffisance rénale chronique, Médecin spécialiste, Médecin traitant, Vaccination
Keywords : Chronic renal insufficiency, Hepatitis B, Primary care physician, Specialist physician, Vaccination
Plan
Vol 14 - N° 4
P. 217-221 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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