Les thromboses veineuses cérébrales sont une complication rare des traumatismes crâniens en particulier au cours de la phase aiguë. Dans un contexte de céphalées post-traumatiques, leur diagnostic reste difficile.

Nous rapportons le cas d’un soldat âgé de 37 ans qui a été victime d’un traumatisme crânien par projection de débris suite à l’explosion d’une mine sans notion de perte de connaissance initiale et qui a présenté après une évolution initialement favorable une récidive des céphalées en rapport avec une thrombose étendue du sinus longitudinal.

La thrombose veineuse cérébrale est inhabituelle dans un contexte de traumatisme crânien et méconnue, elle risque de mettre en jeu le pronostic vital. Seules quelques observations ont été rapportées. Les céphalées sont le signe révélateur le plus fréquent avec des modes d’installation aiguë, subaiguë ou chronique. Elle doit être soigneusement recherchée à l’imagerie en présence d’une fracture du crâne, en cas de non-amélioration clinique ou de détérioration secondaire. Une imagerie cérébrale veineuse de préférence par résonance magnétique doit être réalisée en urgence afin de confirmer le diagnostic. Le traitement des thromboses veineuses cérébrales d’origine traumatique rejoint celui des autres étiologies non infectieuses, soit l’héparine intraveineuse ou l’héparine à bas poids moléculaire relayée par un traitement anticoagulant par voie orale.

Le diagnostic de thrombophlébite cérébrale peut être difficile dans la phase aiguë d’un traumatisme crânien pouvant être masqué par les céphalées post-traumatiques. Il faut savoir l’évoquer devant une aggravation neurologique secondaire car une prise en charge précoce améliore le pronostic.