Les méningiomes constituent 30 % des tumeurs cérébrales primitives. Leur relation avec les hormones sexuelles féminines est clairement établie. Depuis l’hypothèse soulevée en 2008 d’un lien entre l’acétate de cyprotérone (Androcur^®) et la survenue de méningiomes, plusieurs cas et séries d’involution tumorale à l’arrêt de ce traitement ont été rapportés. Cependant, pour de nombreuses autres thérapeutiques hormonales, l’attitude à adopter en cas de diagnostic de méningiome reste controversée. Cette même corrélation pourrait exister avec l’acétate de nomégestrol.

Il s’agissait d’une patiente âgée de 37 ans céphalalgique depuis 6 mois, adressée pour une méningiomatose cérébrale. L’IRM a révélé la présence de méningiomes multiples, dont 2 principaux, un volumineux méningiome sphénoïdal gauche et un plus petit droit. La patiente prenait une contraception orale par acétate de nomégestrol (Lutenyl^®) (5mg/jour) depuis 20 ans. Connaissant le lien étroit entre les méningiomes et l’acétate de cyprotérone, agoniste progestatif comme l’acétate de nomégestrol (Lutenyl^®), nous avons proposé d’interrompre le traitement sous contrôle d’une surveillance radio-clinique rapprochée. À un mois de l’interruption du traitement, l’IRM montrait déjà une involution de la lésion. Le volume a poursuivi sa décroissance avec une réduction de 34 % en un an.

Le lien entre l’acétate de cyprotérone (Androcur^®) et les méningiomes est bien connu des cliniciens. Il s’agit cependant du premier cas décrit de régression à l’arrêt du traitement par acétate de nomégestrol (Lutenyl^®). Le cas rapporté présente des similitudes importantes avec les effets de l’acétate de cyprotérone sur les méningiomes. En raison du nombre important de prescriptions de l’acétate de nomégestrol, une étude plus poussée des effets de ce traitement sur les méningiomes est indispensable.