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Aspects cliniques des expositions aux toxines marines : de découvertes en redécouvertes - 21/08/18

Doi : 10.1016/j.toxac.2018.07.088 
L. de Haro
 Centre antipoison, hôpital Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France 

Résumé

Entre 2010 et 2014, le centre antipoison de Marseille avait été sollicité par différentes structures à l’échelle nationale mais aussi européenne pour effectuer une synthèse des nouveaux dangers induits par les organismes marins producteurs de toxines [1]. À l’époque, le Littoral français métropolitain était directement concerné par des envahisseurs encombrants et toxiques : en Aquitaine avec les physalies venimeuses pullulant en été [2] ; en Bretagne avec les laitues de mer du genre Ulva dont les amoncellements en putréfaction sur les plages produisent du sulfure d’hydrogène ; en provence avec les blooms des dinoflagellés tropicaux du genre Ostreopsis producteurs de « palytoxines-like » dites « ostréocines » capables de contaminer l’eau de mer mais aussi l’air environnant [3]. Si ces problèmes sanitaires aux lourds impacts économiques persistent plus ou moins quelques années plus tard, que peut-on dire de plus en 2018 ? Indéniablement, les inquiétudes initiales se confirment : les modifications anthropiques directes (surexploitation de certaines sources halieutiques, pollution des eaux, bétonnage…) ou indirectes (réchauffement climatique) des biotopes aquatiques sont à l’origine de nouveaux problèmes de toxicologie marine auxquels les centres antipoison sont confrontés. La liste de ces nouveaux défis médicaux est longue : les rascasses volantes venimeuses de l’Océan Indien du genre Pterois ont envahi les Antilles-Guyane et génèrent désormais de nombreuses envenimations [4] ; le tétrodon lessepsien de mer rouge Lagocephalus sceleratus a colonisé la totalité de la Méditerranée en un temps record (présence confirmée en Espagne en 2017) et la consommation de sa chair riche en tétrodotoxine est potentiellement mortelle ; la consommation de violets du genre Microcosmus est à l’origine de syndromes cérébelleux inexpliqués en provence mais aussi en Croatie ; la présence de la ciguatera est désormais confirmée aux portes de l’Europe (Cas autochtones rapportés pour la première fois à Madère et aux Iles Canaries) ; les coraux mous des genres Palythoa ou Zoanthus sont devenus des invités indésirables dans les aquariums marins car ces invertébrés envahissants peuvent induire des symptômes respiratoires et oculaires graves chez les aquariophiles désireux de s’en débarrasser ; les blooms de cyanobactéries en eaux douces et/ou saumâtres se multiplient avec production de neurotoxines, néphrotoxines ou dermatotoxines dont les conséquences en médecine vétérinaire et humaine ne sont pas parfaitement connus… Autant de sujets passionnants mais inquiétants, car ce sont les témoins de déséquilibres écologiques aux effets bien tangibles que nous n’imaginions pas il y a encore quelques années.

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Vol 30 - N° 3

P. 162 - septembre 2018 Retour au numéro
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  • Envenimations ophidiennes en France métropolitaine et outre-mer : les centres antipoison au cœur de la prise en charge
  • D. Boels
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  • Exposition à la palytoxine des personnes s’occupant de coraux mous d’aquarium d’eau de mer : étude des cas rapportés au réseau des centres antipoison de 2000 à 2017
  • T. Calon, S. Sinno-Tellier, J. Bloch, L. de Haro

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