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Prise en charge des envenimations par Bothrops lanceolatus en Martinique - 21/08/18

Doi : 10.1016/j.toxac.2018.07.090 
D. Resiere 1, , J. Florentin 2, R. Névière 2, B. Mégarbane 3, H. Mehdaoui 1
1 Service de réanimation médico-chirurgicale, CHU de Martinique, Martinique, France 
2 Service des urgences, CHU de Fort de Martinique, Martinique, France 
3 Réanimation médicale et toxicologique, hôpital Lariboisière, université Paris-Diderot, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectif

Toutes les envenimations par morsure de serpent en Martinique (environ 30 cas/an) sont imputables au Bothrops lanceolatus (Bl), membre de la famille des Viperidae de type crotalinae [1]. La Martinique est d’ailleurs l’unique île où il est présent dans le monde. Toute envenimation par ce serpent peut provoquer des complications thrombotiques gaves à type d’infarctus cérébral, pulmonaire ou myocardique, mettant en jeu le pronostic vital ou fonctionnel. Un premier sérum antivenimeux (SAV) spécifique, le Bothrofav1®, disponible depuis 1991, avait permis une réduction significative de la morbi-mortalité. Mais, en 2004, une recrudescence des cas d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques induits par l’envenimation malgré l’administration précoce de SAV, a remis en cause son efficacité et fait produire un second SAV spécifique, le Bothrofav2®, disponible depuis février 2011. L’objectif de ce travail était d’en évaluer l’efficacité et la tolérance.

Méthode

Étude prospective observationnelle incluant tous les patients admis pour envenimation par B. lanceolatus et traités par Bothrofav2® dans le service d’urgence et de réanimation médico-chirurgicale du CHU de la Martinique de février 2011 à septembre 2017. Les patients ont été pris en charge selon un protocole établi par le groupe de recherche sur la morsure de serpent en Martinique. La dose de SAV était adaptée au grade de l’envenimation, défini selon un score usuel basé sur des critères clinico-biologiques. Les résultats ont été exprimés en moyenne±SD ou %.

Résultats

En 6 ans, 160 patients ont été inclus (âge : 56±17 ans, 90 hommes et 70 femmes, dont 30 avec hypertension artérielle et 2 HIV+). La morsure était localisée sur un membre inférieur (60 %) ou supérieur (40 %). On notait un œdème (90 %), une douleur (88 %) et un saignement localisé au site de la morsure (90 %). Une élévation de la troponine était présente dans 12 cas (4 %). Aucun patient n’a présenté de troubles de la coagulation. La répartition selon les grades d’envenimation était le suivant : grade I (9 %), grade II (54 %), grade III (25 %) et grade IV (12 %). Le délai entre l’admission et l’administration du SAV était<3h. L’évolution a été favorable, sans aucun décès. Dix patients (16 %) ont été opérés en raison de collections abcédées au site de la morsure. Aucune thrombose veineuse du membre mordu n’a été détectée par écho-Doppler. L’IRM cérébrale n’a retrouvé aucune lésion ischémique, notamment dans les territoires des artères cérébelleuses postérieures inférieures. La durée de séjour en réanimation était de 2±8jours et le pronostic fonctionnel satisfaisant. La tolérance du SAV était excellente.

Conclusion

Les résultats de cette étude sont en faveur d’une bonne efficacité et tolérance du SAV Bothrofav2® suite à une envenimation par B. lanceolatus. Une étude expérimentale est en cours pour comprendre la physiopathologie des complications thrombotiques liées au venin de B. lanceolatus.

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Vol 30 - N° 3

P. 163 - septembre 2018 Retour au numéro
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