Les piqures et les envenimations scorpioniques posent un grand problème de santé publique et constituent la première cause d’intoxication au Maroc avec 30 000 cas déclarés annuellement, selon les données du centre antipoison du Maroc (CAPM). L’objectif de notre étude est de décrire les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives des cas de piqûres de scorpion reçus au niveau du centre hospitalier universitaire Hassan II de Fès.

Il s’agit d’une étude rétrospective sur 4 ans concernant les enfants reçus aux services des urgences et de réanimation pédiatrique du CHU Hassan II de Fès suite à une envenimation scorpionique entre le 01/06/2013 et le 08/09/2016. Une fiche d’exploitation, conçue par le centre antipoison et de pharmacovigilance national, a été remplie à partir des dossiers d’hospitalisations. Les cas (n=172) sont représentés par les enfants résidant dans la ville de Fès et ses environs.

172 cas de piqûres et d’envenimations scorpioniques (PES) ont été colligés. L’âge moyen était de 5,16±3,91 avec des extrêmes d’âge allant de 4 mois à 15 ans. Le sex-ratio M/F était de 1,52. Le délai entre la piqûre et l’admission aux urgences (TPP) moyen était de 3h50minute [30 minutes–11h]. Soixante pour cent des cas présentaient des signes généraux et le recours à la dobutamine était nécessaire chez 37,7 % des cas. L’évolution était favorable chez 90 % des cas, et 7 cas de décès ont été rapportés, le décès est survenu suite à un choc cardiogénique chez la plupart des cas.

Les enfants constituent les principales victimes des morsures de scorpion. Plusieurs d’entre eux sont hospitalisés chaque année et de nombreux patients décèdent, il s’agit d’une pathologie négligée à l’origine d’inquiétudes réelles de la population.