Intoxication par les courges non comestibles : série rétrospective de 353 patients issus des centres antipoison français - 21/08/18
Résumé |
Objectif |
Parmi les nombreuses variétés de courges disponibles sur les étals des marchés, certaines sont comestibles, alors que d’autres, amères, sont impropres à la consommation. Les cas de confusion entre courges comestibles et non comestibles semblent se multiplier et se traduisent par des troubles digestifs: diarrhées, vomissements, douleurs abdominales.
Méthode |
Il s’agit d’étude rétrospective descriptive des cas d’exposition aux courges non comestibles rapportés aux centres antipoison français entre le 1er janvier 2012 et le 12 décembre 2016.
Résultats |
Trois cent cinquante-trois patients ont été inclus, parmi lesquels 71,7% appartiennent à des cas collectifs. Le sex ratio (M/F) était de 0,75, l’âge moyen de 38,2±23,6 ans. Les circonstances d’exposition étaient principalement « alimentaires » pour 337 patients (95,5%). La plupart des courges impliquées avaient été achetées dans le commerce (55,8%) mais provenaient aussi d’un jardin potager (25,5%). Deux cent quatre patients (57,8%) ont présenté principalement diarrhée, vomissements, douleurs abdominales, mais également parfois des symptômes en rapport avec une déshydratation, tels que hypotension, tachycardie, céphalées ou encore vertiges. Aucun décès ni aucun cas sévère (PSS3) n’a été rapporté. Il y a eu 14 (4,0%) cas de gravité moyenne (PSS2), 190 (53,8%) de gravité faible (PSS1) et enfin 149 (42,2%) cas de gravité nulle (PSS0) mais pour lesquels les patients déploraient un goût amer de la courge. L’âge moyen des patients des cas PSS2 étaient significativement plus élevé (p<0,03) que celui des patients des cas PSS<2.
Conclusion |
Première série européenne conséquente sur ce sujet, celle-ci montre que la consommation de courges non comestibles est fréquente. Habituellement, l’intoxication est sans gravité. Elle est la conséquence d’un l’effet irritant sur la muqueuse digestive. Des molécules appelées cucurbitacines seraient responsables du goût mais aussi de la toxicité de certaines courges. En termes de prévention, la recommandation dans le commerce d’un étiquetage rigoureux des variétés impropres à la consommation semble évidente, même s’il ne résoudra pas le problème des courges amères récoltées au jardin potager.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 30 - N° 3
P. 168 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?