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Toxicité systémique de la lidocaïne et de la prilocaïne appliquées sous forme de crème eutectique avant épilation au laser : à propos de 3 cas - 21/08/18

Doi : 10.1016/j.toxac.2018.07.110 
W. Caré 1, , C. Medernach 1, J. Langrand 1, A. Larabi 2, J.C. Alvarez 2, A. Villa 1
1 Centre antipoison et de toxicovigilance, hôpital Fernand-Widal, Paris, France 
2 Laboratoire de toxicologie, hôpital Raymond-Poincaré, Garches, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif

Les crèmes anesthésiantes à usage cutané issues de mélanges eutectiques de lidocaïne et de prilocaïne à 5 % sont indiquées en cas de procédure dermatologique douloureuse telle que l’épilation au laser. Bien connus chez les enfants [1], les cas d’intoxication par ces crèmes chez les adultes sont rarement décrits.

Description des cas

Nous rapportons les cas de 3 femmes ayant présenté en 2017 un surdosage en lidocaïne et prilocaïne avant épilation au laser. Le centre antipoison avait participé à la gestion des cas et les données avaient été saisies dans le système d’information. Les dosages plasmatiques des anesthésiques avaient été réalisés par chromatographie liquide couplée à un spectromètre de masse en tandem (HPLC-MS/MS). La 1re patiente avait appliqué 55g d’Anesderm® sur une surface estimée à 2068 cm2 et avait présenté une méthémoglobinémie mesurée à 13,9 % (H8). L’évolution était favorable après traitement antidotique par bleu de méthylène. Les concentrations plasmatiques de lidocaïne, de son métabolite (MÊGX) et de la prilocaïne étaient respectivement de 2500, 766 et 707ng/mL (H8). La deuxième patiente avait appliqué 50g d’Êmla® sur une surface estimée à 2068 cm2 et avait présenté des palpitations suivies d’un malaise sans perte de connaissance avec une SaO2 à 92 % (H2). La méthémoglobinémie n’était pas recherchée. L’évolution était favorable après prise en charge symptomatique. Les concentrations plasmatiques de lidocaïne et prilocaïne étaient respectivement de 1028 et 992ng/mL (H4,8). La troisième patiente avait appliqué 140g d’Emla® sur une surface estimée à 4510 cm2 et avait présenté des palpitations, des vertiges et une méthémoglobinémie mesurée à 17,4 % (H7). L’évolution était favorable après prise en charge symptomatique. Les concentrations plasmatiques de lidocaïne, de MÊGX et de prilocaïne étaient respectivement de 2210, 562 et 760ng/mL (H9,3) ; puis de 1880, 524 et 690ng/mL (H11) ; puis de 766, 294 et 193ng/mL (H17,5).

Résultats

Les modalités d’application de la crème (dose et/ou surface d’application) n’étaient pas conformes au résumé des caractéristiques du produit (RCP). Une patiente avait appliqué une dose supérieure à la dose maximale recommandée (60g) et les 3 patientes n’avaient pas respecté la surface maximale d’application recommandée (600 cm2). Ces crèmes anesthésiques contiennent à la fois de la lidocaïne et de la prilocaïne. Les patientes n’avaient pas présenté d’effets neurologiques ou cardiovasculaires habituellement rapportés lors de surdosages en lidocaïne administrée par voie injectable. En revanche, elles avaient présenté une méthémoglobinémie attribuable à la prilocaïne et probablement aussi à la lidocaïne.

Conclusion

Les effets observés pouvaient être expliqués par le dépassement de la surface d’application maximale recommandée dans le RCP. Il conviendrait d’émettre des recommandations plus explicites sur la surface d’application à ne pas dépasser en ciblant les utilisateurs et les prescripteurs.

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Vol 30 - N° 3

P. 172-173 - septembre 2018 Retour au numéro
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