Surdosage en valpromide : comment interpréter le dosage plasmatique de l’acide valproïque ? - 21/08/18
Résumé |
Objectif |
En cas de surdosage en acide valproïque, une concentration plasmatique supérieure à 850mg/L est associée à une intoxication sévère [1 ]. L’objectif est de mettre en évidence une relation entre la gravité de l’intoxication et le dosage plasmatique de l’acide valproïque lors d’un surdosage en valpromide dont le dosage en routine n’est pas disponible.
Méthode |
Il s’agit d’une étude rétrospective et observationnelle des cas humains d’exposition au valpromide signalés au centre antipoison et de toxicovigilance (CAPTV) d’Angers entre le 01/01/2000 et le 22/09/2016 pour lesquels un dosage d’acide valproïque a été réalisé. La gravité a été évaluée grâce au Poisoning Severity Score (PSS). La relation concentration plasmatique/gravité a été effectuée par un test de corrélation de Spearman. Les valeurs quantitatives et qualitatives ont été comparées respectivement par un test de Mann–Whitney et par un test exact de Fisher.
Résultats |
Au total, 163 cas de surdosage ont été inclus dont 161 surdosages volontaires. L’âge médian était de 41 ans [3–79 ans] et le sexe ratio de 0,73. La dose supposée ingérée (DSI) médiane était de 6g [0,3–63] et la concentration médiane d’acide valproïque de 130,5mg/L [2,8–350]. Les principaux signes observés étaient : somnolence (n=54), coma (GS≤8) (n=43), hyperammoniémie (n=42) dont 18>100μmol/L, hypotension artérielle (n=22) dont 2 états de choc, arrêt cardiaque (n=6), acidose métabolique (n=19), tachycardie<140/min (n=17), vomissements (n=15), hyperlactatémie (>5mmol/L, n=10). Les cas graves (PSS 3 et 4) représentaient près d’un tiers des cas (n=51). Parmi les 5 décès, le dosage plasmatique d’acide valproïque a été effectué post mortem dans 4 cas (concentrations de 179 et 335mg/L (mono-intoxications) et 270 et 820mg/L (poly-intoxications)). Pour les 32 patients avec au moins 2 dosages d’acide valproïque, la concentration maximale a été observée en moyenne à 16±11h de l’ingestion. Les paramètres concernant les mono-expositions (n=37) sont présentés dans le Tableau 1. La gravité était corrélée avec la concentration plasmatique d’acide valproïque (rs=0,67, p<0,00001). Les concentrations médianes des groupes PSS1 et 3 étaient significativement différentes (p=0,001). Le risque d’intoxication sévère (PSS3) était fortement augmenté si la concentration plasmatique était supérieure à 200mg/L (OR 19 [2,9–239], p=0,0002). Conclusion En cas de surdosage en valpromide, la concentration d’acide valproïque associée à une intoxication sévère est beaucoup plus faible qu’en cas de surdosage en acide valproïque (200mg/L versus 850mg/L).
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Vol 30 - N° 3
P. 172 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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