Plantes phototoxiques s’invitent dans les espaces publics et privés - 21/08/18
Résumé |
Objectif |
Des accidents liés à l’exposition à des furocoumarines sont régulièrement décrits dans la presse et surprennent souvent le public en raison de l’expression clinique différée dans le temps et se manifestant souvent localement mais parfois sur l’ensemble des parties du corps exposé au rayonnement solaire.
Description du cas |
Dans un troupeau de 700 brebis et agneaux de production bouchère, utilisés pour réduire la biomasse combustible dans la prévention des incendies, plus de trois cent animaux présentent des lésions cutanées sur les territoires peu entoisonnés. Lors de l’enquête pour déterminer la plante à l’origine de l’accident, la collecte précautionneuse n’a pas empêché l’investigateur de présenter une phototoxicité systémique (face et mains) par passage probablement transcutané confirmant de facto la plante toxique (Ruta graveolens). Un dosage a posteriori d’une R. graveolens du secteur montre son extrême richesse en bergaptène (+++) et une teneur à 455 ppm de xanthotoxine et 6ppm de psoralène. Les moutons intoxiqués ont été placés à l’abri de la lumière avec du foin et de l’eau fréquemment renouvelés dans des galeries d’une mine désaffectée pendant trois semaines avant de pouvoir de novo arpenter le maquis et atteindre des objectifs sylvopastoralistes. L’investigateur a vu rétrocéder ses symptômes cutanés en une quinzaine de jours et a gardé sur le front et à l’angle de l’œil gauche une tache brune de nécrose cutanée pendant deux ans.
Conclusion |
La richesse en furanocoumarines de quelques plantes est régulièrement à l’origine d’accidents chez les visiteurs des espaces publics mais également chez le personnel chargé de leur entretien. C’est le plus souvent une exposition cutanée qui provoque des brûlures plus ou moins étendues. Les accidents restent rares mais avec des plantes envahissantes comme la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), la culture de R. graveolens dans les espaces verts ou la rencontre avec le Peucedanum officinale dans le maquis corse, ce risque prend de l’ampleur chaque année et sa gestion par l’éco-pâturage préconisé par différentes associations de protection de la nature conduit parfois les animaux jardiniers de l’environnement ainsi que les gestionnaires et publics des paysages à des situations inconfortables.
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Vol 30 - N° 3
P. 180 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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