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Projections oculaires d’agents chimiques en milieu de travail : étude rétrospective - 21/08/18

Doi : 10.1016/j.toxac.2018.07.075 
H. Lepercq, R. Garnier, J. Langrand, C. Médernach, A. Villa
 Centre antipoison, consultation de pathologie professionnelle et de l’environnement, hôpital Fernand-Widal, 75010 Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectif

Les projections oculaires d’agents chimiques sont des accidents du travail fréquents, dont les caractéristiques épidémiologiques et la gravité sont mal connues.

Méthode

Étude descriptive rétrospective des cas de projection oculaire de substances ou de mélanges chimiques survenus en milieu professionnel, chez des patients en activité, et ayant motivé un appel au centre antipoison de Paris entre 2013 et 2015. Les caractéristiques sociologiques (âge, sexe, métier), les symptômes et la gravité (en se référant au Poisoning Severity Score) ont été analysées, ainsi que les classes d’utilisation et les compositions des agents responsables.

Résultats

Nous avons analysé rétrospectivement 578 dossiers de patients, soit 0,7 % de l’activité du service. Il existait une discrète prédominance d’hommes (50,9 %). L’âge médian était de 32 ans (15–84 ans) et 35,5 % des victimes avaient entre 20 et 29 ans. Les professions de santé (25,8 %), les professionnels d’entretien et de nettoyage (12,0 %) et les employés de l’hôtellerie-restauration (12,0 %) étaient les plus représentés. La classe d’utilisation des produits la plus souvent impliquée était celle des mélanges d’usage ménager (46 %). Chimiquement, les bases fortes (17,4 % des cas), les solvants organiques (18,1 %) et les ammoniums quaternaires (11,4 %) étaient les catégories les plus fréquentes. La gravité de l’atteinte oculaire était nulle dans 18,5 %, elle était faible dans 70,6 % des cas et moyenne pour 10,6 % des patients. Seulement 0,3 % des cas étaient évalués comme sévères. L’évolution, lorsqu’elle était connue a été favorable pour 99,8 % des victimes. Seul un cas (0,02 %) a présenté une cicatrice anatomique, sans retentissement fonctionnel. L’existence d’une décontamination était documentée dans 85,8 % des cas, le plus souvent avec de l’eau ou du sérum physiologique, plus rarement avec de la diphotérine (2 % des cas). Le délai entre l’accident et la décontamination n’a pu être évalué, en l’absence de données.

Discussion

Dans notre étude, les métiers du soin et le personnel de laboratoire (25,8 %), les employés de nettoyage (12 %) et de l’hôtellerie-restauration (12 %) constituaient la majorité des classes professionnelles auxquelles appartenaient les patients victimes de projections oculaires, alors que la littérature rapporte une prédominance de projections dans les métiers de la construction et chez les ouvriers d’usine. Les produits ménagers étaient les plus souvent impliqués dans ces projections oculaires, ce qui est cohérent avec les types des professions retrouvées. Le faible pourcentage de cas de brûlures oculaires graves est probablement lié à un biais de sélection car l’Île-de-France est dotée de plusieurs services d’urgences ophtalmologiques qui sont habitués à gérer les projections oculaires de corrosifs sans systématiquement contacter le CAP.

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Vol 30 - N° 3

P. 188 - septembre 2018 Retour au numéro
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