Avec le vieillissement de la population, un nombre croissant des patients fragiles pourrait bénéficier d’une œsophagectomie pour cancer de l’œsophage. L’objectif de cette étude est d’évaluer la morbi-mortalité et les bénéfices de cette intervention en termes de survie globale pour cette catégorie de patients.

De janvier 2006 à décembre 2015, 232 patients ont bénéficié d’une œsophagectomie dans notre institution. Les patients ont été divisés en fonction de l’âge au moment de la chirurgie en : groupe des patients fragiles de≥70 ans (n=57) et groupe des patients de<70 ans (n=175).

La mortalité à 90-jours n’était pas significativement plus importante chez les patients fragiles (5,7 % vs 2,3 %, p=0,48). Même si le taux de complications postopératoires est plus élevé chez les patients fragiles, cette différence n’est pas statistiquement significative (50,9 % vs 34,9 %, p=ns). En analyse multivariée, la seule variable capable d’influencer la survie globale était le stade pathologique du cancer (p-Stage III–IV : HR=4 ; IC95 % : 1,63–10,1, p=0,002). La médiane de SG était de 92,6 mois (IC95 % : 70,2–115,0) chez les patients de<70 ans contre 87,4 mois (IC95 % : 26,9–147,9) chez les patients fragiles.

Même si les patients fragiles ont un score ASA élevé, l’œsophagectomie chez ces patients a des résultats comparables en termes de morbidité sans augmentation significative de la mortalité.