Bien que la clinique révélant une hypothyroïdie primaire soit assez classique associant des signes en rapport avec un myxœdème et ceux d’un ralentissement psychomoteur, des circonstances de découverte atypiques sont rapportées.

Nous rapportons le cas d’une insuffisance rénale aiguë chez un patient de 65 ans révélant une hypothyroïdie périphérique.

Il s’agit d’un patient âgé de 65 ans, hospitalisé pour une insuffisance rénale de découverte récente. Il n’a pas d’antécédents familiaux ou personnels de maladies rénales ou autres. L’examen du patient a montré un ralentissement psychomoteur manifeste, un myxœdème généralisé et une bradycardie à 50 bpm.

L’exploration rénale de première intention: absence de protéinurie et d’hématurie, électrophorèse des protides et échographie rénale normales. Le bilan biologique a montré une insuffisance rénale (créatinine sanguine à 284μmol/L, urée à 11,28mmol/L), une rhabdomyolyse (CPK=1871 UI/L et LDH=480 UI/L) et une hypothyroïdie périphérique (bilan TSH>100μUI/mL; FT4=2,97pmol/L). Le diagnostic le plus probable étant donc une insuffisance rénale secondaire à l’hypothyroïdie. Un traitement hormonal par L. thyroxine à permis de normaliser la fonction rénale.

Bien que la dégradation de la fonction rénale secondaire à l’hypothyroïdie soit un phénomène exceptionnel, l’hypothyroïdie en est une cause authentique secondaire à la rhabdomyolyse, mais aussi à plusieurs autres mécanismes qui sont souvent intimement intrigués. Le traitement hormonal substitutif permet l’amélioration clinique et biologique des manifestations musculaires, rénales et thyroïdiennes. Une évaluation de la fonction thyroïdienne chez tout patient dont l’insuffisance rénale s’avère inexpliquée est donc recommandée.