Traitements médicamenteux et psychothérapiques de l’alcoolodépendance - 06/09/18
Pharmacotherapies and psychotherapies for Alcohol Dependence
pages | 9 |
Iconographies | 1 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Points clés |
Malgré ce que pourrait laisser supposer la nomenclature hospitalière, le traitement de l’alcoolodépendance n’est pas le sevrage. Le traitement de l’alcoolodépendance est plus complet et vise principalement le phénomène d’addiction.
L’objet des traitements a été jusqu’à présent de maintenir l’abstinence à tout prix. Aujourd’hui les traitements et les recherches visent à permettre au sujet dépendant d’apprendre à reprendre le contrôle sur une maladie justement définie par l’impossibilité répétée de contrôler un comportement et sa poursuite malgré la connaissance des conséquences négatives (physiques, psychiques, familiales, professionnelles, socio-environnementales …).
Reprendre le contrôle n’est pas chose aisée et le parcours est semé d’embûches liées autant au sujet, au produit et qu’au contexte environnemental. L’objectif thérapeutique est donc triple car aucun de ces trois facteurs ne prévaut sur l’autre.
C’est le patient qui choisit de maintenir une abstinence à l’alcool ou de reprendre une consommation contrôlée en dessous des seuils nocifs : un choix qui peut varier avec le temps et les circonstances. Ainsi, autour d’un travail psychosocial conséquent c’est à l’aide d’un abord psychothérapeutique concret associé à un traitement pharmacologique que le patient pourra atteindre les objectifs qu’il se sentira capable d’atteindre.
L’addiction à l’alcool, maladie chronique et récidivante requiert tout d’abord de bien connaître les objectifs souhaités et réalisables pour adapter des actions psychothérapeutiques et d’y adjoindre des traitements pharmacologiques encore insuffisants à ce jour tant en nombre qu’en efficacité.
Pour atteindre les objectifs du patient, l’addictologue devra autant aborder l’abstinence (ou le contrôle) que la rechute, lutter contre les phénomènes de compensation, intervenir sur les co-addictions, les comorbidités psychiatriques et les comorbidités somatiques. Patients et thérapeutes devront co-construire des stratégies de lutte contre la rechute et une psychothérapie adaptée de la souffrance initiale conforme aux capacités d’introspection.
Quatre traitements pharmacologiques ont aujourd’hui l’autorisation de mise sur le marché en France pour le maintien d’abstinence et deux pour la gestion contrôlée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Key points |
Despite what hospital nomenclature might seem to imply, treatment for alcohol dependence is not weaning; it is more comprehensive and mainly aimed at the overall phenomenon of addiction.
Up until now, the objective of treatment has been to obtain total abstinence by any means. However, current treatments and research are aimed at enabling the dependent subject to learn to regain control over a disease defined precisely by the repeated impossibility of controlling behavior that persists notwithstanding his awareness of its deleterious consequences, be they physical, psychological, familial, professional and/or socio-environmental.
Reestablishing control is by no means easy and the journey is fraught with pitfalls related to the person, the product and the environmental context. Insofar as none of these three factors prevail over the others, the therapeutic objective is necessarily triple.
It is the patient himself who decides either to maintain alcohol abstinence or to attempt controlled consumption below thresholds for hazardous drinking. His choice may vary according to time and circumstances and it will in all likelihood entail a concrete psychotherapeutic approach associated with pharmacological treatment.
Addiction to alcohol, a chronic and recurrent disease, requires first and foremost the setting of desired and achievable objectives that will orient psychotherapeutic actions accompanied by pharmacological treatments.
To help the patient achieve his objectives, the addictologist will address abstinence (or control) as well as relapse, combat compensation phenomena and intervene with regard to co-addictions, psychiatric comorbidities and somatic comorbidities. Patients and therapists alike will be called upon to co-construct relapse prevention strategies and to develop psychotherapy taking into account the patient's initial pain and capacities for introspection.
In France, four pharmacological treatments have received marketing authorization for abstinence maintenance, and two for controlled management.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
☆ | Cet article a fait l’objet le 23 mars 2018 d’une présentation en public lors du congrès de FORMATHON 2018 et d’une mise en ligne sur le site de FORMATHON, et ce de façon concomitante à sa soumission à la Presse médicale. Nous remercions ici FORMATHON de ne pas avoir fait obstacle à sa publication dans notre revue. |
Vol 47 - N° 7-8P1
P. 677-685 - juillet 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?