Facteurs prédictifs d’insuffisance rénale aiguë sévère et de mortalité au cours des rhabdomyolyses sévères - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
En dehors des formes secondaires à des traumatismes de guerre ou des effondrements de bâtiments, le pronostic des rhabdomyolyses sévères reste mal connu. En particulier, les facteurs prédictifs d’insuffisance rénale aiguë sévère et du recours à une épuration extra-rénale (EER) ne sont pas clairement établis, empêchant de définir de nouveaux axes d’amélioration thérapeutique.
Patients/Matériels et méthodes |
Étude rétrospective multicentrique colligeant les données cliniques et biologiques des patients adultes admis entre 2008 et 2017 en soins intensifs de néphrologie ou en réanimation pour une rhabdomyolyse sévère (CPK maximales>5000UI/L). Identification des facteurs prédictifs à l’admission du développement d’une IRA sévère nécessitant une EER et de la mortalité à j28. Les données sont représentées sous forme de médiane et interquartiles.
Observation/Résultats |
Parmi les 387 patients inclus (homme, 70 % ; âge médian 49 ans [34–62]), la principale cause de rhabdomyolyse était une immobilisation prolongée (n=131, 34 %), suivie par un crush syndrome (n=108, 28 %), une ischémie aiguë de membre (n=60, 15 %), un état de mal (n=15, 4 %), une hyperthermie maligne (n=7, 2 %) ou une autre cause (n=66, 17 %). À l’admission, les CPK médians étaient à 8167UI/L [3173–19 604], la myoglobine à 8433mg/L [3272–21 715], le phosphore à 1,27mmol/L [0,89–1,69mmol/L], la calcémie à 2,07mmol/L [1,83–2,22], la créatininémie à 128μmol/L [90–198] et le score SOFA à 8 [4–11]. Au cours de l’hospitalisation, 315 patients (81 %) ont présenté une IRA dont 171 (44 %) une IRA stade 3. Cent-trois patients (26 %) ont nécessité une EER, 229 (59 %) une ventilation mécanique et 185 (48 %) un support par amines vasopressives. Les facteurs indépendamment associés à la mortalité à j28 (n=42, 11 %) étaient la cause de la rhabdomyolyse (hyperthermie maligne), l’âge, le taux de lactates à l’entrée, un TP<50 %, le recours aux amines vasopressives et à une EER. Le recours aux amines vasopressives, et la phosphorémie et la myoglobinémie (>8000/mm3) à l’admission étaient des facteurs prédictifs indépendants d’EER, tandis qu’un crush syndrome était protecteur.
Discussion/Conclusion |
Dans cette large cohorte de 389 patients, le recours à une EER est indépendamment associé à la mortalité à j28. La phosphorémie et la myoglobinémie sont deux facteurs modifiables associés au risque d’EER.
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Vol 14 - N° 5
P. 266 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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