La délétion du gène de la periostine augmente les lésions tubulaires, réduit l’infiltrat inflammatoire macrophagique, et augmente la fibrose rénale dans le modèle murin d’ischémie-reperfusion rénale - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
La périostine est une protéine de la matrice extracellulaire, capable de lier certaines intégrines pour activer des voies de signalisation intracellulaires spécifiques. Son expression tissulaire et urinaire est corrélée avec le degré de fibrose et d’insuffisance rénale chronique dans plusieurs maladies glomérulaires chez l’homme, et également dans la néphropathie chronique d’allogreffe. Elle joue un rôle néfaste dans plusieurs modèles de néphropathie chronique, où son inhibition protège contre la fibrose et l’infiltrat inflammatoire. Le rôle de la périostine dans l’insuffisance rénale aiguë et la réparation rénale est inconnu.
Patients/Matériels et méthodes |
Étude de souris WT et délétées pour le gène de la périostine (KO), 24h, 72h, 7jours et 6 semaines après une ischémie-reperfusion rénale unilatérale associée à une néphrectomie controlatérale (modèle I/R).
Observation/Résultats |
La périostine est exprimée de novo autour des tubules lésés (principalement tubulaires proximaux) 24h après I/R, et son expression persiste à 72h, 7jours et 6 semaines. Les souris KO présentent une insuffisance rénale aiguë plus sévère à 24h, et une récupération ralentie à 72h, aussi bien sur le plan de la fonction rénale que des lésions histologiques observables. Sept jours après I/R, les 2 groupes ont une fonction rénale et des lésions histologiques comparables. La périostine co-localise avec l’intégrine β1 au niveau tubulaire, et l’apoptose tubulaire est augmentée à 24h et 72h chez les souris KO (marquage TUNEL et cleaved caspase 3). In vivo (I/R), la périostine stimule la phosphorylation d’AKT, et limite l’expression de gènes pro-apoptotiques : P53 et BAX. En microscopie électronique, les altérations mitochondriales sont plus sévères chez les souris KO après I/R. In vitro, les cellules tubulaires issus de culture primaire WT résistent mieux au traitement par H202 que les KO.
Par ailleurs, l’infiltrat macrophagique est augmenté chez les souris WT après I/R. De plus, le phénotype de ces macrophages est plus orienté vers le type M2.
Enfin, la fibrose rénale et le degré d’insuffisance rénale 6 semaines après I/R est plus important chez les souris KO.
Discussion/Conclusion |
La périostine protège les cellules tubulaires de l’apoptose, et augmente l’infiltrat inflammatoire macrophagique et leur polarisation M2 après I/R, ces deux effets résultant probablement en une diminution de la fibrose rénale après I/R. Ce résultat suggère que contrairement aux modèles de néphropathie chronique, la périostine joue un rôle protecteur dans ce modèle d’insuffisance rénale aiguë, à la fois à la phase précoce et tardive.
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Vol 14 - N° 5
P. 268 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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