Pronostic des syndromes néphrotiques idiopathiques du sujet âgé : étude rétrospective multicentrique - 17/09/18

Doi : 10.1016/j.nephro.2018.07.079 
E. Colliou 1, , A. Karras 2, J.J. Boffa 3, N. Jourde-Chiche 4, M. Lequintrec 5, N. Demoulin 6, D. Ducloux 7, A. Hummel 8, V. Audard 9, S. Faguer 1
1 CHU Toulouse, Toulouse, France 
2 CHU Georges Pompidou, Paris, France 
3 CHU Tenon, Paris, France 
4 CHU de la Conception, Marseille, France 
5 CHU Lapeyronie, Montpellier, France 
6 CHU Louvain, Louvain, Belgique 
7 CHU Besançon, Besançon, France 
8 CHU Necker, Paris, France 
9 CHU Henri Mondor, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le diagnostic et la prise en charge du syndrome néphrotique primitif (SNI ; LGM/HSF) de l’enfant et de l’adulte jeune sont bien codifiés. L’application du même protocole thérapeutique chez le patient âgé pourrait s’accompagner d’une moins bonne réponse au traitement et d’un surcroît de complications métaboliques, cardiovasculaires et rénales.

Patients/Matériels et méthodes

Étude rétrospective multicentrique (11 centres) ayant inclus des patients présentant un SNI à début tardif (≥60 ans).

Observation/Résultats

Parmi les 124 patients inclus (61 % d’homme ; âge médian 69 ans [64 ; 72]), 87 présentaient un aspect histologique de LGM (70 %) et 37 un aspect d’HSF (30 %). Le DFG estimé au diagnostic était de 50mL/min/1,73m2. Il coexistait une hématurie microscopique chez 88 patients (46 %) et une HTA chez 55 patients (73 %). Le traitement de 1re ligne était : une corticothérapie orale aux doses usuelles (n=110 ; 88 %), associée à du MMF ou des anticalcineurines chez 7 et 2 patients, respectivement ; une anticalcineurine (n=3 ; 2,5 %) ou du rituximab en monothérapie (n=1, 0,8 %) ; des immunoadsorptions (n=1, 0,8 %). Une réponse a été observée chez 99 patients (81 % ; complète [RC] n=79 [65 %], partielle n=20 [16 %]). Le délai médian de réponse était de 60jours [30–120]. Parmi les 99 répondeurs, 47 (47 %) ont présenté une rechute du syndrome glomérulaire après un délai médian de 11 mois [6–24], majoritairement sous la forme d’un syndrome néphrotique (60 %) (nombre moyen de rechute : 1,07 par patient). Un traitement d’épargne cortisonique a été proposé dès la 1re rechute chez 23 patients (48,9 %). Au cours du suivi (médiane 30 mois [10,6–59,6]), 25 patients ont bénéficié d’un traitement par rituximab dont 16 ont été mis en RC. Les principales complications étaient des infections nécessitant une hospitalisation (22 %), l’apparition ou l’aggravation d’un diabète (26 %) et l’apparition d’un cancer (14 % ; délai médian 32 mois). A la fin du suivi, 66,4 % des patients étaient vivants et en RC (DFGe médian 62,5μmol/L/1,73m2 [40–79]), six patients (4,8 %) étaient en dialyse chronique, et huit patients étaient décédés (7,3 %).

Discussion

Comparativement aux formes pédiatriques, l’obtention d’une RC est moins fréquente chez les patients débutant un SNI après 60 ans. Les complications infectieuses et cardiovasculaires sont fréquentes, et la mortalité non négligeable, suggérant qu’une épargne cortisonique pourrait permettre d’améliorer le pronostic de ces patients.

Conclusion

La place du rituximab (seul ou en association à une corticothérapie brève) à visée d’épargne cortisonique doit être particulièrement précisée dans cette population fragile.

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Plan


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Vol 14 - N° 5

P. 284 - septembre 2018 Retour au numéro
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