Causes et facteurs prédictifs d’échec de transplantation rénale dans la première année post-greffe : une étude multicentrique sur 179 cas - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Le recours à des donneurs à critères élargis, l’éligibilité de receveurs plus âgés, ont accru le risque d’échec de transplantation rénale à un an. Le but de cette étude est de décrire les causes de ces échecs précoces et d’en déterminer les facteurs prédictifs en analysant 179 échecs de transplantation rénale dans la première année.
Patients/Matériels et méthodes |
Cette étude cas-témoins multicentrique concernait les patients receveurs d’une transplantation rénale de trois centres français, entre 2005 et 2014. Tous les receveurs d’un rein cadavérique avec une histoire d’échec durant la première année étaient comparés à une population contrôle, tirée au sort parmi les receveurs dont le greffon était toujours fonctionnel à un an. L’appariement était réalisé en 1 :1 par année et par centre de transplantation. Les données recueillies étaient issues de l’Agence de la biomédecine et des dossiers médicaux des receveurs. Les facteurs prédictifs étaient déterminés en analyse multivariée par un modèle de régression logistique binaire.
Observation/Résultats |
Au cours de la période d’étude, 144 retours en dialyse et 35 décès sont survenus durant la première année de transplantation. Les retours en dialyse étaient principalement liés à des thromboses artérielles (19 %), veineuses (15 %), des rejets aigus (23 %), et des non-fonctions primaires (9 %). La moitié des décès était d’origine infectieuse. Les caractéristiques des donneurs associées à une augmentation du risque d’échec étaient le décès par accident vasculaire cérébral hémorragique (OR=2,65, IC95 % [1,54–4,57], p=0,01), et un indice de masse corporelle>25kg/m2 (OR=1,83, IC95 % [1,05–3,19], p=0,03). Les receveurs avec un antécédent d’accident vasculaire cérébral ischémique étaient exposés à un risque accru d’échec (OR=4,78, IC95 % [1,00–23,11], p=0,05). Après la chirurgie, une hémorragie (OR=3,94, IC95 % [1,73–8,98], p<0,01), une fuite de l’anastomose urinaire (OR=4,48, IC95 % [1,03–19,50], p=0,04), prédisaient un plus fort risque d’échec de la greffe. L’utilisation du tacrolimus versus ciclosporine apparaissait protectrice (OR=0,34, IC95 % [0,18–0,62], p<0,01). La technique de dialyse utilisée avant transplantation, les temps d’ischémies froide et tiède n’avaient pas d’influence sur le pronostic à court terme.
Discussion |
Les résultats de cette étude sont cohérents avec les données de la littérature, mais ont aussi permis d’identifier des facteurs de risque d’échec précoce jusqu’à lors mal connus, tels que l’indice de masse corporelle élevé du donneur, l’antécédent d’AVC ischémique du receveur témoignant d’un état vasculaire précaire.
Conclusion |
La prévention d’un échec précoce postopératoire de transplantation rénale reste un enjeu actuel majeur. L’identification de facteurs prédictifs pourrait aider à mieux surveiller les patients à haut risque et à améliorer leur pronostic à court terme.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 14 - N° 5
P. 287 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?