L’absence de prophylaxie anti-CMV n’est pas délétère chez les greffés rénaux immunisés contre le CMV recevant une induction non déplétante : étude rétrospective multicentrique de 372 patients - 17/09/18

Doi : 10.1016/j.nephro.2018.07.088 
H. Boulay 1, , E. Oger 2, D. Cantarovich 3, P. Gatault 4, A. Thierry 5, Y. Le Meur 6, J. Sayegh 7, C. Vigneau 1, N. Lorcy 1
1 Service de néphrologie, CHU Pontchaillou, Rennes, France 
2 Service de pharmacologie clinique et biologique, CHU Pontchaillou, Rennes, France 
3 Institut de transplantation urologie-néphrologie, centre hospitalier universitaire de Nantes, Nantes, France 
4 Service de néphrologie et immunologie clinique, centre hospitalier universitaire de Tours, Tours, France 
5 Service de néphrologie, hémodialyse et transplantation rénale, centre hospitalier Universitaire de Poitiers, Poitiers, France 
6 Service de néphrologie, centre hospitaliser de Brest, université de Bretagne Occidentale, Brest, France 
7 Service de néphrologie, dialyse, transplantation, centre hospitalier universitaire d’Angers, Angers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les infections à CytoMegaloVirus (CMV) constituent une complication infectieuse majeure en transplantation rénale. Le principal facteur de risque reste le « mismatch » sérologique, lorsque le receveur non immunisé contre le CMV reçoit un greffon d’un donneur immunisé. Les patients greffés rénaux immunisés avant la greffe, dits CMV R+, se situent à un risque intermédiaire et doivent bénéficier, selon les recommandations de 2012, d’un traitement antiviral prophylactique ou d’une stratégie préemptive.

L’administration de sérum anti-lymphocytaire en traitement d’induction est un facteur de risque indépendant de réactivation à CMV. Il est donc difficile de considérer les CMV R+ comme un groupe homogène en terme de risque de réactivation CMV mais aucune étude n’a jamais séparé les patients en fonction du type d’induction reçue. Nous nous sommes intéressés spécifiquement aux CMV R+ sans induction déplétante, considérés à risque moins élevé de maladie à CMV.

Patients/Matériels et méthodes

Cette étude rétrospective multicentrique a inclus les patients CMV R+, greffés dans 6 centres français entre janvier 2012 et avril 2015 et ayant reçu une induction non déplétante par basiliximab ou une absence d’induction. Les patients bénéficiant d’une stratégie préemptive ont été exclus. L’objectif de l’étude était d’évaluer la non-infériorité de l’absence de traitement préventif par rapport à une prophylaxie par 3 mois de valganciclovir. Le critère de jugement principal était la survenue d’une maladie à CMV.

Observation/Résultats

Ont été inclus 372 patients (57,8 % d’hommes), d’âge moyen 57,2 ans. À un an, 5/222 patients (2,25 %) avec prophylaxie et 9/150 (6 %) sans prophylaxie ont présenté une maladie à CMV sans différence significative en non-infériorité (différence+3,7 ; IC95 % −0,5 à 8 ; p=0,002). À un an, les taux de rejets, de survenue d’autres infections et la fonction du greffon étaient similaires. Il y avait moins de neutropénies sévères dans le groupe sans prophylaxie (4,7 % contre 11,3 %, p<0,001). Les survies du greffon et du patient étaient comparables à la fin du suivi (durée moyenne de suivi de 2,83 ans).

Discussion/Conclusion

Notre étude est la première à évaluer le risque de maladie à CMV spécifiquement chez les patients CMV R+ ne recevant pas d’induction déplétante. L’absence de prophylaxie n’apparaît pas délétère quant au risque de maladie à CMV, mais également sur les effets indirects du CMV (taux de rejets et survie du greffon). Par contre, en l’absence de prophylaxie, les patients font moins de leuconeutropénies. Le bénéfice est également économique puisque 3 mois de traitement par Valganciclovir coutent 3500 euros.

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Vol 14 - N° 5

P. 289 - septembre 2018 Retour au numéro
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