Qualité de l’anticoagulation par AVK en hémodialyse chronique - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Les patients hémodialysés sont plus difficiles à équilibrer en matière de traitement par antivitamine K (AVK) avec un risque de complications hémorragiques plus important pour un bénéfice largement débattu. Peu d’études concernant la variabilité du traitement anticoagulant dans une population de patients hémodialysés ont été réalisées jusqu’ici [2 , 1 ].
Patients et méthodes |
Les patients hémodialysés chroniques du centre d’hémodialyse du CHU de Marseille ont été inclus. Les INR des patients sous AVK ont été récupérés sur une période de 4 mois (mai–juin 2014 et décembre 2014–janvier 2015) et le temps passé dans la cible thérapeutique (TTR) a été calculé pour chaque patient. Les caractéristiques cliniques, biologiques, les traitements et les paramètres de dialyse ont été recueillis à l’inclusion ainsi que les données de suivi à 1 an et à 2 ans.
Résultats |
Deux cent deux patients ont été inclus au total. Quarante-cinq patients sous AVK ont été analysés. Le TTR moyen est de 74,1±20,7 %. Au total, 75,6 % des patients sous AVK ont un TTR>65 %, cible admise comme critère de qualité de l’anticoagulation. Notre étude ne permet pas de mettre en évidence un profil de patient plus à risque d’instabilité. Il ne semble pas y avoir de lien entre le taux de toxines urémiques ou l’activité d’AhR et la stabilité du traitement par AVK. Nous retrouvons nettement plus de patients sous fluindione dans le groupe instable 36,4 % contre 5,9 % dans le groupe stable (p=0,01). Il n’y a pas de différence en matière de survenue d’évènements cardiovasculaires ni hémorragiques entre les patients stables et instables. À noter un nombre très faible d’évènements hémorragiques dans notre cohorte seulement 5 en 2 ans.
Discussion |
L’équilibre du traitement par AVK au sein de notre cohorte de patients est bon par rapport aux données de la littérature. Nous n’avons pas pu mettre en évidence les facteurs de risques d’un TTR bas classiquement rapportés dans littérature tels que l’insuffisance cardiaque, le diabète ou l’HTA.
Conclusion |
Afin d’optimiser nos pratiques, il semble préférable de remplacer la fluindione par la warfarine chez les patients instables sous fluindione et de privilégier la warfarine chez nos patients hémodialysés à l’initiation d’un traitement par AVK.
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Vol 14 - N° 5
P. 304 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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