Tolérance et efficacité des morphiniques majeurs chez le patient souffrant d’insuffisance rénale chronique terminale - 17/09/18

Doi : 10.1016/j.nephro.2018.07.136 
S. Roy 1, , A. Dory 1, D. Bazin-Kara 2, A. Garstka 3,

CERRENE4

B. Gourieux 1, T. Hannedouche 2
1 Service pharmacie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France 
2 Service de néphrologie-dialyse, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France 
3 Service de néphrologie, clinique Sainte-Anne, 67000 Sainte-Anne, France 
4 Cercle de recherche, de réflexion et d’étude en néphrologie, 67000 Alsace, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Un patient sur deux souffrant d’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) déclare ressentir des douleurs dont l’origine est majoritairement ostéoarticulaire, vasculaire et neuropathique. Pour les trois-quarts des patients, cette douleur est d’intensité modérée à sévère. Le maniement des antalgiques chez ces patients est rendu difficile par la contre-indication des anti-inflammatoires non stéroïdiens, de la morphine et par la crainte des effets indésirables notamment graves.

Patients et méthodes

Une étude prospective observationnelle multicentrique a été menée dans plusieurs centres de dialyse d’octobre 2016 à juin 2017. Ses objectifs étaient l’évaluation de la tolérance et de l’efficacité des morphiniques majeurs, chez le patient souffrant d’IRCT, dans le traitement de douleurs d’une durée supérieure à 72heures. Les patients étaient inclus dès lors qu’ils souffraient d’IRCT et qu’un traitement par morphinique majeur (morphine, oxycodone, fentanyl, hydromorphone) était initié. Quatre visites de suivi étaient planifiées pendant un mois avec une évaluation de la douleur, la qualité de vie et des effets indésirables.

Résultats

Onze patients hémodialysés ont été inclus en 9 mois. Les patients ont été traités pour des douleurs ostéoarticulaires en poussée (n=6/11) et/ou vasculaires (n=4/11) et/ou neuropathiques (n=3/11) ou nociceptives (n=1) avec une intensité moyenne de 7/10. Le fentanyl a été initié chez 7 patients et l’oxycodone chez 4 patients. Cinq patients sur 11 n’ont présenté aucun effet indésirable. Pour les 6 autres patients, les effets indésirables étaient identiques à ceux rencontrés dans la population générale : somnolence (n=5), constipation (n=2), nausées (n=1), céphalées (n=1), confusion (n=2), vertiges (n=1) et dyspnée (n=1). Un traitement a été arrêté pour effet indésirable. Chez ce patient, le traitement par fentanyl avait été changé par de la morphine, ayant abouti à un surdosage avec nécessité d’administration de naloxone en milieu hospitalier. Les intensités douloureuses au moment présent et les plus intenses depuis 8jours étaient significativement différentes après initiation du morphinique. Les scores d’impact de la douleur sur l’humeur, le sommeil et le goût de vivre étaient significativement différents entre j0 et j7 ou j14.

Discussion

Dans notre étude, chez le patient souffrant d’IRCT les morphiniques majeurs présentent un profil de tolérance proche de celui de la population générale.

Conclusion

Les morphiniques majeurs ont soulagé des douleurs réputées réfractaires mais à la condition d’initier le traitement par de l’oxycodone à libération immédiate ou prolongée ou du fentanyl à libération prolongée à la posologie minimale, puis d’augmenter progressivement la posologie si nécessaire. Il convient de réévaluer précocement la nécessité du maintien du traitement.

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Vol 14 - N° 5

P. 308 - septembre 2018 Retour au numéro
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