Évaluation des apports calciques alimentaires en hémodialyse - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
L’insuffisance rénale chronique est responsable de troubles phosphocalciques et osseux, secondaires en particulier à l’hyperparathyroïdie dont souffrent les patients dialysés. Les KDIGO définissent les objectifs phosphocalciques chez les patients dialysés mais peu d’études indiquent les apports calciques recommandés. Des apports calciques de 800mg semblent suffisants pour induire une balance calcique positive (Spiegel DM et al., KI 2012) mais l’évaluation de ceux-ci sont rares en hémodialyse. Notre objectif a été de quantifier les apports calciques alimentaires de nos patients hémodialysés et d’évaluer si leurs apports étaient en corrélation avec les recommandations.
Patients et méthodes |
Quatre-vingt-treize patients hémodialysés chroniques ont été inclus dans l’étude (59 % d’hommes, âge moyen de 67 ans [32–96]). L’autoquestionnaire des apports calciques alimentaires de Fardellone a été remis à chaque patient. Vingt-six patients n’ont pas pu répondre au questionnaire (pathologie intercurrente, non compréhension du français, troubles cognitifs…). Les paramètres biologiques phosphocalciques et les traitements médicamenteux ont été relevés lors de la remise des questionnaires.
Résultats |
Sur 67 répondants, 5 seulement avaient des apports calciques alimentaires évalués entre 800 et 1000mg/jour et 4 des apports calciques>1000mg/j. Cinquante-deux pour cent avaient des apports calciques insuffisants (400–800mg/jour) et 34 % avaient des apports calciques extrêmement faibles (<400mg/j). Les apports calciques moyens étaient de 526mg/j. Les apports calciques médicamenteux n’étaient pas adaptés aux apports alimentaires pour 54 % des patients. Vingt-deux pour cent restaient hypocalcémiques malgré une supplémentation médicamenteuse parfois massive (>3000mg/j). Il n’y avait pas de différence significative dans les valeurs de PTH, de phosphatémie et de calcémie totale chez les patients selon leurs apports calciques alimentaires insuffisants ou faibles, ou leurs apports calciques totaux (alimentaires et médicamenteux). Sur les 86 % de patients ayant des apports calciques faibles, 22 % avaient déjà eu des fractures osseuses. L’évaluation des apports calciques alimentaires a permis de réadapter le traitement médicamenteux chez certains patients, dans la limite des paramètres biologiques phosphocalciques parfois limitants. L’adaptation des apports calciques chez une patiente aux apports faibles a également permis de révéler une hyperparathyroïdie tertiaire.
Conclusion |
Cette étude préliminaire est un argument pour quantifier les apports calciques alimentaires, souvent très faibles (régime pauvre en phosphate), chez le patient hémodialysé chronique. Une étude à plus grande échelle sur les paramètres osseux en fonction des apports calciques semble nécessaire.
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Vol 14 - N° 5
P. 321 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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