La dyslipidémie est associée à un haut risque cardiovasculaire chez les patients présentant une insuffisance rénale chronique puisque le métabolisme des lipoprotéines plasmatiques est perturbé et les anomalies lipidiques résultantes sont potentiellement athérogènes. Le but du travail était d’évaluer la prévalence de la dyslipidémie et les moyens thérapeutiques utilisés dans une population d’hémodialysés chroniques.

Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective incluant 132 hémodialysés chroniques (HDC) réalisée au sein de notre unité d’hémodialyse en novembre–décembre2018. La dyslipidémie était définie par un taux de triglycérides (TG)>1,5g/L et/ou cholestérol total (CT)>2g/L.

L’âge moyen était de 51,2±17,7 ans, l’IMC moyen était de 23,4±4,12kg/m², l’ancienneté en hémodialyse était de 97,2±75,2 mois. La néphropathie diabétique et vasculaire représentait 31,1 % des néphropathies. Au total, 34,8 % avait une dyslipidémie avec un taux moyen de CT de 1,54±0,36g/L et de TG de 2,3±7,7g/L. Le taux moyen d’hémoglobine était de10,7±1,8g/dL, le taux moyen de la PTH1-84 était de 358,2±123pg/mL, calcémie 92,7±12,9mmol/L et phosphorémie 44,6±16,4mmol/L. Le KT/V moyen était de 1,16±0,2. La CRP moyenne de 12,6±27,64mg/L, une albuminémie moyenne de 39,7±8,2g/L. Les mesures hygiénodiététiques avec régime hypolipémiant ont été prescrites chez tous les patients avec dyslipidémies et 22 % des patients était sous statines.

La dyslipidémie est fréquente chez les hémodialysés chroniques et constitue un facteur de risque modifiable d’atteinte cardiovasculaire. Une meilleure prise en charge des troubles lipidiques est nécessaire pour améliorer la morbi-mortalité des hémodialysés chroniques.