Le Tchad, pays subsaharien de 14,000,000 d’habitants, s’est doté de sa première unité publique d’hémodialyse en 2011. Elle prend en charge 120 patients hémodialysés chroniques. Un programme de Transplantation rénale (TR) est en projet avec une Loi autorisant les prélèvements, en cours d’élaboration. En prévision, nous avons évalué l’accessibilité et l’éligibilité de nos patients à une TR emptive et préemptive.

L’étude a porté sur 2039 patients suivis à différents stades de la Maladie rénale chronique (MRC), évalués sur une période de 6 ans (de janvier 2011 à janvier 2017). Tous les patients CKD 5 ont donné leur consentement éclairé. Les données ont été collectées à l’aide d’un questionnaire.

Sur les 2039 patients, 112 étaient au stade 5 de la MRC soit une prévalence de 5,5 %. La moyenne d’âge était de 51±16,8 années avec des extrêmes de 11 à 85 ans. Il y avait 54 % (n=61) d’hommes et 46 % de femmes (n=51). L’hypertension artérielle était notée chez 58 patients et le diabète chez 43 patients. Les facteurs non médicaux influençant la greffe rénale étaient l’absence de législation dans 90 % des cas, l’absence d’explications claires sur la greffe rénale dans 91 % des cas, l’absence de structures hospitalières et professionnelles (laboratoire, médecins) adaptées dans 95 % et l’absence de confiance vis-à-vis du programme de transplantation rénale (97 %). Les facteurs médicaux étaient l’absence de chirurgien formé (67 %), l’absence de réanimateurs qualifiés (95 %), l’absence d’une unité de laboratoire spécialisée (98 %), l’absence de préparation et d’organisation (100 %) et l’absence d’une pharmacie fiable (73 %).

La transplantation rénale au Tchad est à ses débuts. L’aspect légal est en cours d’élaboration. À ce jour, il y a 9 patients transplantés rénaux à l’étranger et suivis au Tchad. La transplantation préemptive doit nécessairement répondre aux questions posées par les patients sur leur système sanitaire.