Facteurs associés aux troubles dépressifs chez le patient avec une maladie rénale chronique aux stades 3 ou 4 au centre hospitalier universitaire Yalgado Ouedraogo (CHU-YO) de Ouagadougou - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
La dépression peut rendre difficile la prise en charge des patients atteints d’une maladie rénale chronique (MRC), surtout au stade terminal [1 ]. Pourtant, l’association est peu étudiée en Afrique Sub-saharienne. Une bonne connaissance des facteurs associés aux troubles dépressifs chez ces patients aiderait à un dépistage et une prise en charge précoces des cas.
Patients/Matériels et méthodes |
Il s’est agi d’une étude transversale sur une période de trois mois et demi en 2016. Ont été inclus les patients avec une MRC aux stades 3 ou 4, âgés de 18 ans au moins, suivis en consultation externe dans un service de néphrologie et hémodialyse dans la ville de Ouagadougou. Les données sociodémographiques, cliniques et paracliniques ont été collectées. Le débit de filtration glomérulaire a été estimé par la formule simplifiée de la « Modification of Diet in Renal Disease (MDRD) ». Nous avons utilisé l’échelle d’HAMILTON à 17 items pour le diagnostic des troubles dépressifs. Les facteurs associés à ces troubles ont été identifiés après analyse bivariée puis multivariée par régression logistique.
Observation/Résultats |
Nous avons enregistré 127 patients (sex-ratio=1,1) avec des troubles dépressifs soit 66,5 % des 191 avec MRC ayant participé à l’étude. La moyenne d’âge des 127 patients était de 53,5±13,3 ans. Les troubles dépressifs étaient sévères dans 43 cas soit 33,9 %. Après analyse bivariée, les facteurs associés aux troubles dépressifs étaient : le sexe féminin (p=0,016 ; OR=2,2), la MRC au stade 4 (p=0,020 ; OR=2,5) et l’anxiété (p<0,001). L’existence d’une néphropathie tubulo-interstitielle était inversement associée (p=0,037 ; OR=0,3) à la présence de troubles dépressifs. L’anxiété était le seul facteur associé aux troubles dépressifs après analyse multivariée (p<0,001 ; OR ajusté=7,5). L’existence d’un diabète sucré ou d’une hypertension artérielle n’était pas associée à la présence de troubles dépressifs.
Discussion |
Les troubles dépressifs étaient fréquents et souvent sévères chez nos patients avec MRC aux stades 3 ou 4. Le seul facteur associé à ces troubles était l’anxiété.
Conclusion |
Son dépistage et sa prise en charge précoces chez nos patients contribuerait à mieux prévenir chez eux les troubles dépressifs.
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Vol 14 - N° 5
P. 332 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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