L’utilisation du questionnaire de comorbidités proposé par REIN permet l’enregistrement au cours du temps des comorbidités de la population prévalente en dialyse. Nous avons introduit ce questionnaire dans notre registre en remplacement du questionnaire de Charlson qui n’était utilisé que pour la population incidente. Nous avons proposé à nos centres une étude de la faisabilité d’un encodage prospectif, annuel, des comorbidités des patients prévalents. Nous rapportons ici une étude de la première cohorte de patients en dialyse qui a pu être suivie deux années de suite en 2015 et 2016.

Dans notre registre régional, un questionnaire de comorbidités a été encodé deux fois de suite, fin d’année 2015 et fin d’année 2016, pour 1234 patients. Âge médian=64,5 ans (EIQ : 0,3–67,8), la classe d’âge la plus représentée étant le groupe des 75–84 ans (n=372, 30,1 %), 89 % d’entre eux étaient traités par hémodialyse, et 30 % d’entre eux étant traités depuis 2 à 5 ans. Trente-huit pour cent de femmes, 23 % de diabétiques. L’outil informatique utilisé à été programmé de sorte à ce que les informations du questionnaire de comorbidité de l’an x soient reportées automatiquement sur le formulaire de l’an x+1, limitant le travail d’encodage aux seules modifications apparies dans l’année.

Tableau 1.

Nous confirmons la réduction de l’autonomie des patients en dialyse (−3,7 %) dans une cohorte de près de 65 ans d’âge médian dialysée majoritairement depuis 2 à 5 ans et dont 90 % des patients sont traités par hémodialyse. Les AVC/AIT progressent de près de 2 %, les cardiopathies ischémiques de 3,4 % et les cardiopathies congestives de 3,5 %. La transplantabilité évolue négativement puisque seuls 2 % de nouveaux pts sont placés sur la liste d’attente mais que 6,6 % sont considérés comme développant une contre-indication médicale à cette inscription.

L’encodage annuel des comorbidités des patients prévalents en dialyse est faisable et ne représente pas une charge de travail insurmontable dans un registre régional où les informations sont encodées exclusivement pas des médecins et infirmières. Nous confirmons la perte d’autonomie progressive des patients en dialyse, la progression des comorbidités cardiovasculaires au sens large et la faible éligibilité pour l’inscription sur la liste d’attente de greffe rénale.