Glomérulonéphrite d’origine infectieuse à dépôts d’IgA : une étude de cohorte française rétrospective - 17/09/18

Doi : 10.1016/j.nephro.2018.07.218 
E. Miquelestorena-Standley 1, , C. Jaulerry 2, M.C. Machet 1, A. Hummel 3, A. Karras 4, C. Garrouste 5, D. Nochy 6, N. Szlavik 7, M. Rabant 8, J.M. Halimi 2
1 CHU de Tours, anatomie pathologique, Tours, France 
2 CHU de Tours, néphrologie, Tours, France 
3 Hôpital Necker–Enfants-malades, néphrologie, Paris, France 
4 Hôpital européen Georges-Pompidou, néphrologie, Paris, France 
5 CHU de Clermont-Ferrand, néphrologie, Clermont-Ferrand, France 
6 Hôpital européen Georges-Pompidou, anatomie pathologique, Paris, France 
7 CHU de Clermont-Ferrand, anatomie pathologique, Clermont-Ferrand, France 
8 Hôpital Necker–Enfants-malades, anatomie pathologique, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La glomérulonéphrite d’origine infectieuse est une pathologie dont l’épidémiologie a évolué ces dernières décennies en raison d’une augmentation de l’incidence des infections à staphylocoque [1]. La forme histologique à dépôts d’IgA a rarement été rapportée en Europe [2]. L’objectif était d’analyser les données cliniques, histologiques et évolutives de patients ayant un diagnostic de glomérulonéphrite d’origine infectieuse à dépôts d’IgA.

Patients/matériels et méthodes

Les données cliniques, biologiques, évolutives et les biopsies rénales d’une cohorte rétrospective de patients provenant de 11 hôpitaux français ont été analysées. L’expression en immunohistochimie du C4d dans des GN d’origine infectieuse avec IgA, sans IgA et des néphropathies à IgA a été comparée.

Résultats

Parmi les 27 patients (23 hommes, 4 femmes, âge moyen=62±15 ans) inclus, 44,4 % étaient diabétiques, 77,8 % avaient une infection à Staphylococcus Aureus (sensible à la méticilline dans 66,7 % des cas), le plus souvent d’origine ostéoarticulaire (44,4 %), cutanée (40,7 %) ou associée à une bactériémie (40,7 %). Un syndrome néphrotique (66,7 %) et une glomérulonéphrite rapidement progressive (55,6 %) étaient fréquemment observés. Une hématurie était présente dans 95,2 % des cas, une protéinurie était observée chez tous les patients. La moitié des patients avaient une insuffisance rénale sévère, 16 % avaient une hypocomplémentémie. Le délai médian entre l’infection et la biopsie était de 42jours. On observait fréquemment une glomérulonéphrite (GN) proliférative mésangiale (88,9 %) ou endocapillaire (88,9 %) riche en polynucléaires neutrophiles (81,4 %) et des dépôts extra-membraneux de type « humps » (48,1 %). Une nécrose tubulaire aiguë et une fibrose interstitielle avec atrophie tubulaire étaient observées chez 85,1 % des patients. Les dépôts d’IgA étaient dominants ou codominants dans 66,6 % des cas. Un marquage glomérulaire diffus et global par le C4d n’était observé que dans des GN d’origine infectieuse à dépôts d’IgA (17,4 % des cas). Le suivi était disponible pour 26 patients (médiane : 13,2 mois) : 23,1 % des patients sont décédés, 46,2 % avaient une insuffisance rénale chronique, 15,4 % avaient une insuffisance rénale terminale malgré un traitement par antibiotiques (100 %) et corticoïdes (37 %). Le mauvais pronostic rénal était corrélé à la sévérité de la fibrose interstitielle avec atrophie tubulaire.

Discussion

La glomérulonéphrite d’origine infectieuse à dépôts d’IgA, souvent secondaire à une infection staphylococcique, est de diagnostic difficile avec une présentation clinique atypique et un spectre lésionnel histologique étendu.

Conclusion

Il s’agit d’une néphropathie de mauvais pronostic posant le problème du diagnostic différentiel avec la néphropathie à IgA aux pronostic et implication thérapeutique différents [3].

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Vol 14 - N° 5

P. 346-347 - septembre 2018 Retour au numéro
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