Atteintes glomérulaires au cours du myélome multiple : facteurs prédictifs et étude de survie - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Le myélome multiple se complique dans plus de la moitié des cas d’une atteinte tubulaire rénale et d’une insuffisance rénale, facteur pronostique qui figure dans la classification de Durie–Salmon. Par contre, les atteintes glomérulaires associées au myélome multiple sont rares et rapportées dans quelques séries de cas. Leur évolution et leur pronostic sont peu étudiés.
Patients/matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective analytique incluant des patients chez qui le diagnostic de myélome multiple a été retenu, sur une période de 33 années allant de janvier 1983 à décembre 2015. Nous avons relevé les principales caractéristiques des malades. Les facteurs prédictifs de néphropathies glomérulaires et leur pronostic ont été recherchés.
Résultats |
Nous avons inclus 22 patients ayant une néphropathie glomérulaire compliquant un myélome multiple. L’âge médian était de 55,5±10,9 ans (extrêmes : 41–75). Douze patients avaient un âge inférieur à 60 ans au diagnostic. Le sex-ratio était de 1,2. Une protéinurie a été retrouvée aux bandelettes urinaires dans 19 cas et une hématurie dans 14 cas. La clairance de la créatinine médiane était de 25,6±28,3mL/min (extrêmes : 3,8–114,9). Seize patients avaient une insuffisance rénale secondaire au myélome multiple. Un myélome multiple à IgG Kappa était retrouvé dans deux cas et un myélome multiple à chaînes légères dans sept cas. Trois malades étaient classés au stade I, cinq au stade II et 14 au stade III de Durie–Salmon. Ces malades avaient une amylose AL dans 16 cas, une maladie de Randall dans cinq cas et une glomérulonéphrite extramembraneuse dans un cas. Les cylindres myélomateux étaient associés dans quatre cas. La médiane de survie rénale à 12 mois était de 54 %, corrélée au tabagisme (p=0,01), à l’insuffisance rénale initiale (p=0,02), à l’uricémie>600μmol/L (p=0,003) et à la progression sous traitement (p=0,02). La médiane de survie globale était de 17 mois, influencée par une calcémie>2,8mmol/L (p=0,002), une phosphorémie>2mmol/L (p=0,001) et le stade III (p=0,03). Après comparaison avec 27 malades sans atteinte rénale, les facteurs prédictifs d’une néphropathie glomérulaire étaient la protéinurie (p=0,04), des phosphatases alcalines élevées (p=0,02) et l’absence du type IgG Kappa (p=0,02).
Conclusion |
Les néphropathies glomérulaires associées au myélome multiple sont peu fréquentes, parfois sous-diagnostiquées et présentent des caractéristiques clinicobiologiques particulières avec un pronostic et une survie rénale et globale nettement défavorables.
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Vol 14 - N° 5
P. 353-354 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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