Présentation clinique, anatomopathologique, traitement et pronostic des glomérulopathies associées aux infections, une série de cas de 17 adultes du Poitou-Charentes - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Au cours des dernières décennies, l’incidence des glomérulopathies associées aux infections a progressivement diminué dans les pays développés. Par le passé, cette pathologie était contractée dans l’enfance et était principalement associée au streptocoque bêta-hémolytique du groupe A impliqué. Sont maintenant concernés des patients de plus en plus âgés, avec de nombreuses comorbidités, avec des infections aux agents infectieux variés.
Patients/matériels et méthodes |
Dix-sept adultes issus de quatre centres de néphrologie du Poitou-Charentes ont été étudiés rétrospectivement de janvier 2000 à avril 2017. Nous avons examiné les dossiers des patients et collecté les données cliniques, microbiologiques, anatomopathologiques et l’évolution après traitement.
Résultats |
Le ratio homme : femme était de 2,4 :1 et l’âge médian de 64 ans (22–76 ans). Cinquante-neuf pour cent (n=10) des patients avaient un terrain immunodéprimé, incluant néoplasies (23 %, n=4), cirrhose (12 %, n=2), toxicomanie intraveineuse (12 %, n=2), et diabète (6 %, n=1). Les principaux sites infectieux étaient : pulmonaire (29 %, n=5), osseux (23 %, n=4), cutané (18 %, n=3) et abcès dentaire (12 %, n=2). Le plus fréquent des agents infectieux retrouvé était Staphylococcus aureus (35 %, n=6). Une hypocomplémentémie était observée chez 71 % (n=12) des patients. L’histologie retrouvait un glomérulonéphrite proliférative endocapillaire diffuse chez 87 % (n=13) et focale chez 13 % (n=2). Après un suivi médian de 14 mois (0,75–108), 65 % (n=11) des patients avaient une réponse rénale complète, 18 % (n=3) avaient une réponse rénale partielle, 18 % (n=3) ont progressé vers l’insuffisance rénale terminale et 17 % (n=4) sont décédés.
Discussion |
Contrairement à la classique glomérulonéphrite post-streptococcique de l’enfant, Staphylococcus est le principal agent infectieux impliqué. L’hétérogénéité des sites infectieux, la chronologie de l’apparition de la maladie rénale (précédant parfois la découverte de l’infection), et les nombreux diagnostics différentiels peuvent retarder diagnostic. Le pronostic est variable avec une part significative de patients évoluant vers l’insuffisance rénale terminale, en lien avec des comorbidités sous-jacentes et de la rapidité du diagnostic. Parfois cette pathologie révèle des anomalies innées ou acquises de la voie alterne du complément, qu’il convient de rechercher en cas de rechute ou persistance de la glomérulonéphrite.
Conclusion |
Cette étude confirme un tournant dans l’épidémiologie des glomérulopathies associées aux infections, affectant des patients plus âgés avec un terrain immunodéprimé.
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Vol 14 - N° 5
P. 359 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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