Pronostic rénal à long terme des patientes drépanocytaires au décours d’un épisode de pré-éclampsie - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
La drépanocytose, l’hémoglobinopathie congénitale la plus fréquente dans le monde est une cause croissante de maladie rénale chronique et est à l’origine d’une morbimortalité considérable. Les femmes drépanocytaires sont à haut risque de complications au cours de la grossesse, notamment de pré-éclampsie (PE), cependant, le pronostic rénal à long terme n’a jamais été évalué chez ces patientes.
Patients/matériels et méthodes |
Étude cas-témoin dans 2 centres Parisiens entre 2011 et 2016 incluant les femmes présentant un syndrome drépanocytaire majeur et un épisode de PE appariées à un groupe de patientes drépanocytaires (groupeT) n’ayant pas présenté de PE au cours de la grossesse et appariées sur le génotype et la date du début de grossesse.
Résultats |
Nous avons identifié 30 patientes drépanocytaires avec un épisode de PE et 30T (60 seront recueillies au total). Le suivi moyen était de 4 ans dans le groupe PE versus 3,4 ans dans le groupe T. La PE survenait, en moyenne, à 33 SA avec, comme critères de sévérité : 3 HELLP syndrome, 1 éclampsie et 13 insuffisances rénales aiguës stade 1 selon les critères KDIGO. La moyenne d’âge était de 30 ans dans le groupe PE versus 29 ans chez les T (p=0,6). Il n’y avait pas de différence significative entre les patientes PE et les T concernant l’hémoglobine de base : 8,7g/dL versus 8,5g/dL et les LDH : 522 ui/L versus 402 ui/L respectivement. Le DFG de base était de 139mL/min/1,73 m2 dans le groupe PE versus 149mL/min/1,73 m2 dans le groupe T (p=0,2). On notait 78 % de césariennes dans le groupe PE contre 56 % dans le groupe T (p=0,1). Le poids de naissance des nouveaux nés était de 2037g versus 2268g à un terme de 34 SA versus 36 SA dans les groupes PE et T respectivement (p=0,2). Au sein du groupe PE, la créatinine était significativement plus élevée au moment de la PE par rapport au contrôle 3 mois plus tard (60μmol/L versus 43μmol/L respectivement, p=0,02). À la fin du suivi, le DFG moyen était de 127,1mL/min/1,73 m2 dans le groupe PE versus 146,6mL/min/1,73 m2 dans le groupe T (p=0,04).
Discussion |
L’association drépanocytose et PE pourrait s’expliquer par l’ischémie-reperfusion itérative favorisée par la falciformation des globules rouges entraînant un relargage de facteurs pro-angiogéniques dans la circulation.
Conclusion |
Les données préliminaires de ce travail suggèrent que la pré-éclampsie pourrait entraîner une dégradation accélérée de la fonction rénale chez les patientes drépanocytaires.
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Vol 14 - N° 5
P. 363-364 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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