L’ionogramme urinaire à l’admission d’un service conventionnel de néphrologie permet-il de prédire la réversibilité d’une insuffisance rénale aiguë ? Étude rétrospective portant sur 105 patients - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
L’analyse de l’ionogramme urinaire n’a jamais été étudiée dans une population de médecine conventionnelle pour prédire la réversibilité d’une insuffisance rénale aiguë. Il s’agit d’une étude monocentrique rétrospective de validation de l’ionogramme urinaire pour déterminer la réversibilité d’une atteinte rénale, définie comme un retour à une créatininémie antérieure en moins de 72heures, dans une population non critique de néphrologie conventionnelle.
Patients/matériels et méthodes |
Les critères d’inclusions étaient : tous patients vus en consultation ou adressés aux urgences pour une insuffisance rénale aiguë, définie selon les critères KDIGO, et bénéficiant d’un ionogramme urinaire dans les 12 premières heures. Étaient exclus les patients anuriques ou transférés aux soins intensifs réanimation dans les 3 premiers jours.
Résultats |
De décembre 2014 à septembre 2017, 105 patients ont été inclus. En situation d’insuffisance rénale aiguë réversible, la feUrée, la feNa et la FeCl étaient inférieures à 35 %, 1 % et 1,5 % dans 80 %, 70 % et 70 % des cas. Le rapport Urée/Créatinine plasmatique était supérieur à 100 dans 27,5 % des cas. Les rapports U/P urée et U/P créatinine étaient inférieurs à 10 et à 30 dans respectivement 42,5 % et 55 % des cas. Le rapport Na/K urinaire était inversé dans 50 % des cas. Les sensibilités et les spécificités étaient respectivement de 0,77 (IC95 % [0,55–0,82]) et 0,61 (IC95 % [0,5–0,7]) pour la FeUrée, de 0,7 (IC95 % [0,49–0,71]) et 0,61 (IC95 % [0,49–0,71]) pour la FeNa, de 0,7 (IC95 % [0,54–0,84]) et 0,61 (IC95 % [0,49–0,71]) pour la FeCl, de 0,27 (IC95 % [0,16–0,43]) et 0,83 (IC95 % [0,7–0,9]) pour le ratio U/C, de 0,42 (IC95 % [0,28–0,58]) et 0,75 (IC95 % [0,64–0,84]) pour le ratio U/P urée, de 0,55 (IC95 % [0,4–0,71]) et 0,72 (IC95 % [0,6–0,81]) pour le ratio U/P créatinine, et de 0,5 (IC95 % [0,35–0,65]) et 0,68 (IC95 % [0,56–0,78]) pour le rapport Na/K urinaire. Les AUC des différentes fractions excrétées et du rapport U/P créatinine, étaient superposables (AUROC=0,7 ; IC95 %[0,58–0,81]). En analyse multivariée, un ratio protéinurie/créatininurie>0,5g/g et une FeUrée<35 % étaient indépendamment associés à une réversibilité précoce (OD=0,26 ; IC95 % [0,08–0,85] ; p=0,016) ; (OD=5,99 ; IC95 % [1,41–25,45] ; p=0,015).
Discussion |
Il s’agit de la première étude évaluant les ratios urinaires dans une population exclusivement non grave et donc représentative d’un service de néphrologie. Leur interprétation peut apporter une aide pour estimer le diagnostic et le pronostic d’une insuffisance rénale aiguë dans les services d’accueil des urgences.
Conclusion |
Ainsi, les fractions d’excrétions du chlore, de l’urée, du sodium et le rapport U/P créatinine, sont les meilleurs indices de réversibilité à 72heures, dans une population conventionnelle de néphrologie.
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Vol 14 - N° 5
P. 371-372 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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