Insuffisance rénale aiguë en réanimation compliquant une rhabdomyolyse : mécanismes étiopathogéniques et facteurs pronostiques - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
La survenue d’une insuffisance rénale aiguë (IRA) compliquant une rhabdomyolyse est souvent plurifactorielle, cependant plus fréquente chez l’adulte au niveau du service de réanimation des urgences médico-chirurgicales du CHU de Sidi-Bel-Abbès. Notre objectif est de déterminer les facteurs de risque de survenue de cette IRA suite à une rhabdomyolyse et de définir le pronostic.
Patients/matériels et méthodes |
Étude rétrospective sur des dossiers de malades admis pour urgences médico-chirurgicales pendant une période de deux ans (2015–2016). Nous avons relevé toutes les rhabdomyolyses compliquées d’une IRA. L’IRA est définie selon les critères RIFLE, les paramètres étudiés : variables démographiques, le délai de survenue de l’IRA, les causes de la rhabdomyolyse, les variables biologiques (dosage myoglonémie) et variables cliniques. Ont été inclus 234 patients parmi les 856 patients pris en charge pour urgence médico-chirurgicale.
Résultats |
Deux cent trente-quatre patients ont présenté une rhabdomyolyse dont les aspects étiologiques d’admission étaient représentés par : cause médicale (59/234), cause chirurgicale (98/234), cause traumatique (77/234). Durant les deux ans, l’insuffisance rénale aiguë est survenue chez (146/234) 62,4 % des patients ayant présenté une rhabdomyolyse ; (31/146) 21 % des patients IRA étaient hémodialysés. La durée de séjour était de (5–60jours). L’évolution était marquée par une récupération complète chez 112 patients (76,7 %), le décès est survenu chez 15 patients (10,3 %), 19 patients (13 %) ont évolué vers une insuffisance rénale chronique. Les facteurs étiopathogéniques d’IRA compliquant une rhabdomyolyse : hypovolémie non corrigée (82/146), sepsis (27/146), néphrotoxicité (10/146) et alitement (27/146). Vingt-six patients 17,8 % ont nécessité une ventilation mécanique, 25,3 % ont nécessité un support hémodynamique.
Discussion |
L’analyse multivariée a objectivé que la sévérité de l’hypovolémie non corrigée et l’alitement restent des facteurs de risque majeur de survenue d’IRA post-rhabdomyolyse en milieu de réanimation. Vu le manque de personnel infirmier en réanimation, le nursing ne peut pas être fait correctement pour éviter les complications de l’alitement. La survenue d’une IRA dans un contexte de rhabdomyolyse est fréquente en réanimation et grevée d’une morbimortalité importante.
Conclusion |
L’IRA post-rhabdomyolyse est fréquente en réanimation. Son traitement est long et complexe, en revanche sa prévention est simple passe par l’identification des situations à risque dont la rhabdomyolyse, son traitement consiste à la correction rapide de l’hypovolémie à temps.
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Vol 14 - N° 5
P. 372 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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