Effet de la machine de perfusion sur la survie greffon-patient selon les caractéristiques du donneur en transplantation rénale - 17/09/18
, Y. Foucher 2, C. Legendre 3, L. Badet 4, S. Girerd 5, V. Garrigue 6, D. Glotz 7, L. Albano 8, M. Giral 9, 10, J. Dantal 11Résumé |
Introduction |
Les études comparant l’efficacité des machines de perfusion hypothermiques (MP) par rapport à la conservation statique (CS) se fondent sur des critères à court terme, en particulier le retard au démarrage [1]. Notre étude a pour but d’identifier un profil de donneur qui maximiserait le bénéfice de la MP en terme de survie du patient et son greffon à moyen terme.
Patients/Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude de cohorte prospective multicentrique de patients transplantés rénaux pour la première ou la seconde fois entre 2010 et 2017 dans 8 centres hospitaliers français. Notre critère de jugement principal est la survie patient-greffon. Notre cohorte (n=3154) a été divisée aléatoirement en deux échantillons, l’un d’apprentissage (n=2057) et l’autre de validation (n=1097). Les interactions entre l’utilisation des MP et les caractéristiques des donneurs ont été testées sur la cohorte d’apprentissage par un modèle de Cox puis validées la cohorte indépendante.
Observation/Résultats |
Dans l’échantillon d’apprentissage, la médiane de suivi était de 708jours (0 à 7,25 ans) avec 232 pertes de greffon ou de décès. Dans le sous-groupe MP (n=508), l’âge moyen des receveurs et des donneurs était respectivement de 61 et 65 ans contre 52 et 53 ans dans le groupe CS (p<0,001). Les greffons du groupe MP étaient issus de patients plus hypertendus, dyslipidémiques et diabétiques (p<0,001). Globalement, nous n’avons pas pu montrer un effet significatif de la MP sur la survie patient-greffon (HR=0,98 IC 95 % 0,69–1,39, p=0,91), mais les greffons de donneurs âgés de plus de 70 ans présentaient une survie significativement supérieure lorsqu’ils sont conservés par MP (HR=0,56 IC 95 % 0,33–0,95, p=0,03). Néanmoins, cette interaction n’était pas confirmée sur l’échantillon de validation (HR=0,93, IC 95 % 0,47–1,83, p=0,83).
Discussion |
La MP a montré un effet bénéfique dans la prévention du retard de fonctionnement du greffon avec une augmentation significative de la survie du greffon dans une grande étude randomisée [1]. Nos résultats suggèrent que, dans une utilisation de routine, la MP ne modifie pas le pronostic à moyen terme sur la survie greffon-patient. Nous n’avons pas pu montrer un effet plus prononcé de la MP pour un profil de donneur particulier.
Conclusion |
Nous n’avons pas pu mettre en évidence de différence de survie par l’emploi des MP ni identifier de profil de donneur pouvant en bénéficier.
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Vol 14 - N° 5
P. 418-419 - septembre 2018 Retour au numéro
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