Le remplissage par solutés balancés améliore la balance acido-basique durant la période péri-opératoire après transplantation rénale - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Le remplissage péri-opératoire après transplantation rénale permet l’optimisation de la volémie, des équilibres électrolytiques et influence l’équilibre acido-basique, d’autant plus que la fonction rénale est initialement défaillante. Le sérum salé isotonique (SSI) est le soluté de remplissage cristalloïde le plus couramment utilisé, mais il favorise l’acidose hyperchlorémique, en comparaison avec des solutés dits « balancés ». Le but de notre étude est de comparer une période durant laquelle le SSI était le soluté de remplissage cristalloïde à une période au cours de laquelle le Plasmalyte 148*, un soluté balancé, sur l’équilibre acidobasique et électrolytique en postopératoire.
Patients/Matériels et méthodes |
Tous les patients transplantés rénaux dans notre centre entre septembre 2011 et juin 2017 ont été inclus. Avant janvier 2015, le remplissage cristalloïde était réalisé par SSI, alors qu’après cette date, tous les patients recevaient exclusivement du Plasmalyte148* durant l’intervention et les jours suivants. Tous les patients recevaient par ailleurs une immunosuppression triple à base d’anticalcineurines avec une induction. Les concentrations plasmatiques de bicarbonates, sodium et potassium, étaient analysées à j0 (postopératoire immédiat), j1 et j3. Une analyse en régression linéaire multivariée était utilisée pour évaluer les différences entre les groupes, ajustée sur âge, sexe, conservation de la diurèse, célocurine, halogénés, etomidate, l’ischémie froide, le délai de reprise de diurèse, le type de donneur et la pression artérielle moyenne au déclampage.
Observation/Résultats |
Un total de 422 patients étaient inclus dans l’étude, dont 216 dans le groupe SSI et 206 dans le groupe Plasmalyte. Les groupes étaient semblables en terme d’âge (55,9 [18 ;79] vs. 54,3 [19 ;79]), d’IMC (24,9±4,2 vs. 25,5±4,5), de diabète (44 [22,9 %] vs. 42 [21,0 %]), d’ancienneté en dialyse (189 mois vs. 173 mois). Le groupe Plasmalyte comptait plus de greffe à donneur vivant (22,3 % vs. 9,3 % p<0,001).
La différence de variation de [HCO3−] entre les 2 groupes (Plasmalyte-SSI) était positive de façon significative et après ajustement multivarié (coefficient de régression [IC 95 %]) (j0 :+1,36 [0,68 ;2,04] ; j1 : 3,51 [2,46 ;4,55] et j3 : 3,78 [2,61 ;4,95]). Le recours aux solutés de bicarbonate était significativement plus faible dans le groupe Plasmalyte au cours des 24 premières heures (14,6±46,9 vs. 65,4±105,1mmoL). La variation de la natrémie était plus élevée dans le groupe Plasmalyte à j1(3,10 [2,09 ;4,11]), mais pas à j0 et j3. Aucune différence de variation de kaliémie n’existait entre les groupes (j1 : 0,117[−0,065 ;0,30]). Aucun impact sur le reprise de fonction n’était notée (jours pour créatinine<250μM : 6,0 vs 6,3, p=0,76).
Discussion/Conclusion |
Le remplissage cristalloïde par solutés balancés en péri-opératoire de transplantation rénale permet de mieux prévenir l’acidose postopératoire, sans modifier significativement la kaliémie (malgré un apport net plus important par Plasmalyte), sans influer la reprise de fonction du greffon.
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Vol 14 - N° 5
P. 421-422 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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