Insuffisance rénale aiguë et boli préemptifs de corticoïdes chez les transplantés rénaux : une étude rétrospective - 17/09/18

Doi : 10.1016/j.nephro.2018.07.388 
M. Meunier 1, , V. Moal 1, L. Daniel 1, A. Basire 2, O. Aubert 3, R. Purgus 3, P. Brunet 1, Y. Berland 1, T. Legris 1
1 Centre de néphrologie et transplantation rénale, hôpital Conception, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, Marseille, France 
2 Laboratoire d’immunogénétique, établissement français du sang, Marseille, France 
3 Service de transplantation rénale adulte, hôpital Necker, Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les fortes doses parentérales de corticoïdes (ou boli) font partie de la première ligne de traitement des rejets aigus prouvés histologiquement. Peu d’études ont évalué le rationnel de l’administration préemptive (avant les résultats histologiques) de boli de corticoïdes en cas de suspicion de rejet chez les transplantés rénaux (TR).

Patients/Matériels et méthodes

Nous avons mené une étude observationnelle rétrospective monocentrique de suivi de cohorte, incluant tous les patients TR hospitalisés au CHU de Marseille entre 2009 et 2014 présentant une insuffisance rénale aiguë (IRA) sans cause urologique, vasculaire, infectieuse ou toxique, indiquant une 1re ponction biopsie du transplant. Les caractéristiques cliniques, biologiques, immunologiques et anatomopathologiques ont été recueillies à l’inclusion. La durée médiane de suivi était de 49 [35–66] mois. Les TR qui ont reçu de boli de corticoïdes préemptifs constituaient le groupe « stratégie préemptive ».

Observation/Résultats

Deux-cent quarante-trois TR ont été inclus, 17 % ont bénéficié d’une « stratégie préemptive ». Parmi eux 51 % ont reçu des boli sans diagnostic final de rejet histologiquement prouvé. En cas de rejet, la stratégie préemptive était associée à un gain médian d’administration de boli de 5jours. Dans le groupe « stratégie préemptive », les facteurs associés au diagnostic de rejet histologiquement prouvé étaient, d’une part, la sévérité de l’IRA (p=0,002), et d’autre part, des caractéristiques immunologiques telles qu’un antécédent de rejet (p=0,032), une immunisation anti-HLA contre le donneur (p=0,041) ou un traitement immunosuppresseur moindre (p=0,045). Il a été observé dans les suites des boli de corticoïdes une incidence de 20 % de diabètes induits et 10 % de pneumocystoses. La stratégie préemptive de boli de corticoïdes chez les patients avec diagnostic prouvé de rejet n’était pas indépendamment associée en analyse multivariée, à la survie du transplant censurée sur les décès bien que significative en analyse univariée (p=0,002). Chez ces patients, les facteurs pronostiques indépendants de perte du transplant étaient la sévérité de l’IRA initiale (Hazard Ratio=2,67 ; p=0,001) et un diagnostic de rejet médié par anticorps (Hazard Ratio=1,43 ; p=0,012).

Discussion

Il s’agit d’une étude rétrospective.

Néanmoins il s’agit à notre connaissance de la première étude ayant analysé l’impact de la prescription préemptive de boli de corticoïdes, à l’ère de la définition moderne du rejet humoral.

Conclusion

Les bénéfices de la « stratégie préemptive » d’administration de boli de corticoïdes en cas d’IRA sans cause évidente semblent limités chez les TR. Ces résultats sont à confirmer de manière prospective.

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Vol 14 - N° 5

P. 422 - septembre 2018 Retour au numéro
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