Évolution du tourisme de transplantation rénale en France, complications et survie des greffons - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Le trafic d’organe, le tourisme de transplantation et le commerce de greffons ont fait l’objet d’un sommet à Istanbul au printemps 2008 aboutissant à la Déclaration d’Istanbul dont le but était de condamner et de faire cesser ces pratiques [1 ]. En collaboration avec l’Agence de la biomédecine, une enquête nationale auprès des médecins des centres de transplantation rénale avait été réalisée entre 2008 et 2012.
Patients/Matériels et méthodes |
Nous avons réactualisé, en 2017, les données médicales de cette cohorte, notamment les complications et la survie des greffons et des patients et évalué le nombre de nouveaux patients transplantés en France dans le cadre du tourisme de transplantation depuis 2012.
Observation/Résultats |
Nous avons identifié 59 patients dont 41 hommes et 18 femmes, qui ont été transplantés à l’étranger à partir de rein de donneurs rémunérés, entre 1985 et 2017. Onze patients ont été transplantés avant 2000, 38 entre 2000 et 2008 et 10 après 2008. La durée médiane de suivi était de 5,6 années (3,7 ; 12,1). La créatinine moyenne était à 111±49,2μmol/L à la date du dernier contrôle. Quatre patients ont présenté des complications chirurgicales (deux sténoses de l’artère du greffon, une infection de cicatrice et un hématome). Les infections représentaient la complication la plus fréquente puisqu’elles ont concerné 34 patients. Parmi eux, il y eu une séroconversion VHC, sept réactivations VHC, deux réactivations VHB, une coréactivation VHC et VHB, deux tuberculoses dont une disséminée, trois pneumocystose, une aspergillose, deux infections fongiques. Seize patients ont présenté un rejet dont 7 rejets humoraux et un rejet mixte. Quatorze patients (23,7 %) ont perdu leur greffon. Onze patients (18,6 %) sont décédés.
Discussion/Conclusion |
Le tourisme de transplantation en France reste un phénomène marginal. Le nombre de patients transplantés avec un greffon provenant d’un donneur rémunéré est en nette régression depuis la conférence d’Istanbul en 2008. Ces pratiques sont associées à une importante morbi-mortalité [2 ]. Néanmoins, chez les patients n’ayant pas présenté de complications, la fonction du greffon demeure satisfaisante à long terme.
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Vol 14 - N° 5
P. 423-424 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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