Hypercalcémie et pneumocystose chez le patient transplanté rénal : une association non fortuite ? - 17/09/18

Doi : 10.1016/j.nephro.2018.07.397 
A. Hamroun 1, , L. Bui 2, R. Lenain 1, P. Chamley 1, S. Loridant 3, Y. Neugebauer 4, A. Lionet 1, C. Noël 1, M. Hazzan 1
1 Service de néphrologie, CHRU Lille, Lille, France 
2 Service de néphrologie, CH Beuvry, Béthune, France 
3 Service de parasitologie et mycologie, CHRU Lille, Lille, France 
4 Service de néphrologie, CH Douai, Douai, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’hypercalcémie est fréquemment retrouvée chez les patients transplantés rénaux (PTR), et peut persister au-delà de la première année chez 5 à 10 % d’entre eux, principalement à la faveur d’une hyperparathyroïdie autonomisée.

À ce jour, 12 observations éparses d’hypercalcémie associée à une pneumocystose après transplantation rénale ont été rapportées dans la littérature.

L’objectif de ce travail est d’estimer la prévalence de l’hypercalcémie au cours de la pneumocystose chez les PTR et d’en discuter les mécanismes physiopathologiques potentiels.

Patients/Matériels et méthodes

Cette cohorte rétrospective a recueilli l’ensemble des cas prouvés de pneumocystose après transplantation rénale, survenus entre janvier 2005 et août 2017, au sein de notre centre.

Observation/Résultats

Le diagnostic de pneumocystose a été confirmé chez 49 patients, parmi lesquels nous avons observé 18 cas d’hypercalcémie (3,0±0,4mmol/L), soit une prévalence de 36,7 %.

La présentation clinique était différente chez les patients hypercalcémiques et normocalcémiques (dyspnée fébrile : 29,4 % versus 66,7 % respectivement, p=0,02). Chez les patients hypercalcémiques, le débit de filtration glomérulaire estimé était significativement inférieur (26,5±10 versus 36,1±16,2mL/min/1,73m2, p=0,013) alors que le taux de 25-OH vitamine D et le ratio calciurie/créatininurie étaient plus élevés (respectivement 28,1±8,8 versus 14,2±8,6 ng/mL, p=0,008 et 0,28 [0,16–0,39] versus 0,05mg/mg [0,02–0,07], p=0,001).

De façon intéressante, les taux de 25-OH vitamine D et la calcémie étaient déjà plus élevés au cours de l’année précédant la pneumocystose dans le groupe de patients hypercacémiques, alors que l’utilisation d’une supplémentation en vitamine D était comparable aux patients normocalcémiques.

Les taux de 1,25-OH vitamine D également plus élevés au moment de la pneumocystose chez les patients hypercalcémiques, se sont effondrés après la guérison de l’épisode infectieux tandis que les taux de PTH, initialement freinés, ont secondairement réaugmenté.

Discussion

À notre connaissance, il s’agit de la première cohorte de PTR qui décrit les épisodes de pneumocystose compliqués d’hypercalcémie.

Nos résultats montrent qu’une hypercalcémie est retrouvée dans un tiers des cas de pneumocystose chez les PTR, avec une symptomatologie infectieuse qui peut être relativement fruste. L’évolution des taux de 1,25-OH vitamine D et de PTH, pendant et au cours de l’épisode infectieux compliqué d’hypercalcémie, plaide en faveur d’un mécanisme physiopathologique extra-parathyroïdien et suggère l’existence d’une réaction granulomateuse.

Conclusion

La survenue d’une hypercalcémie aiguë après transplantation rénale peut être secondaire à une pneumocystose et doit conduire à un bilan orienté, même en l’absence de symptomatologie infectieuse ou respiratoire.

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Vol 14 - N° 5

P. 426 - septembre 2018 Retour au numéro
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