Chimioradiothérapie néoadjuvante des cancers du rectum : comparaison entre une technique conformationnelle tridimensionnelle et une arcthérapie volumétrique modulée - 19/09/18
Résumé |
Objectif de l’étude |
Comparer l’efficacité et la tolérance de l’arcthérapie volumétrique modulée par rapport à la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle associée à la chimiothérapie pour le cancer du rectum en situation néoadjuvante.
Matériel et méthode |
Entre janvier 2013 et mai 2018, 65 patients ont bénéficié d’une chiomioradiothérapie néoadjuvante pour un cancer du rectum. Trente et un patients ont été pris en charge par arcthérapie volumétrique modulée et 34 patients par radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle. Tous les patients étaient atteints d’une tumeur du bas ou moyen rectum localement évoluée (T3/T4 ou N+). La radiothérapie était délivrée à la dose de 45Gy dans le pelvis et à la dose de 50,4Gy dans la tumeur, soit avec une technique séquentielle sur 28 séances (radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle) soit de boost intégré sur 25 séances (arcthérapie volumétrique modulée). Une chimiothérapie concomitante par capécitabine, 5-fluoro-uracile et acide folinique, ou l’association d’oxaliplatine, irinotécan, 5-fluoro-uracile, acide folinique a été proposée dans 92,3 % des cas.
Résultats |
Avec un suivi médian de 24 mois, le taux de survie sans progression était de 87 % pour l’arcthérapie volumétrique modulée et de 85 % pour la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle. Le taux de réponse pathologique complète était de 19,3 % pour l’arcthérapie volumétrique modulée contre 8,8 % pour la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle (p=0,29) avec des taux de downstaging respectivement de 64,5 % et 58,8 % (p=1,0). Nous avons observé des diarrhées de grade 2 ou plus chez 16,1 % des patients avec l’arcthérapie volumétrique modulée contre 32,3 % avec la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle (p=0,09), une toxicité urinaire de grade 2 ou plus chez respectivement 6,4 % et 17,6 % des patients (p=0,26) et une anite de grade 2 ou plus chez 25,8 % et 23,5 % (p=1,0). Les patients pris en charge par arcthérapie volumétrique modulée avaient par ailleurs tendance à avoir moins de complications aiguës postopératoires (dans les 30jours) : 6,4 % contre 23,5 % (p=0,08).
Conclusion |
L’arcthérapie volumétrique modulée pour le cancer du rectum pourrait réduire le taux de toxicité intestinale aiguë de grade 2 ou plus et les complications aiguës postopératoires par rapport à la radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle sans compromettre le taux de survie sans progression. Ces résultats préliminaires mériteront cependant d’être confirmés sur des effectifs de patients plus conséquents dans le cadre d’études prospectives.
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Vol 22 - N° 6-7
P. 703-704 - octobre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.