Le Centre d’éthique clinique de l’AP–HP offre l’opportunité d’observer les questionnements éthiques de terrain, de la part des patients et de leurs proches, et des professionnels de santé. La grande vieillesse est souvent l’occasion pour les uns ou pour les autres de s’interroger. Après plusieurs années de travail dans le domaine de la gériatrie, notamment à travers des protocoles de recherche qualitative, que dire à propos du degré de médicalisation de la vieillesse, du respect de l’autonomie des personnes âgées et du traitement de la dépendance par la société ? Cet article a pour objectif de montrer que le questionnement éthique récurrent à propos d’une certaine « dysmédicalisation » de la vieillesse, de difficultés à entendre ou à respecter les volontés des vieux et des institutionnalisations le plus souvent non souhaitées des personnes, devrait pousser la société à ne pas laisser la médecine seule face aux enjeux éthiques de la grande vieillesse.

The Clinical Ethics Center of the AP–HP offers the opportunity to observe the ethical issues arising in the field, from the points of view of patients, relatives, and healthcare professionals. Old age is often an opportunity questions to be raised. After several years of work in the field of geriatrics, in particular through qualitative research studies, what can be said about the extent of medicalization of old age, the respect for the autonomy of the elderly and the management of dependence by society? This article aims to show that the recurrent ethical questioning about a certain “inadequate medicalization” among the elderly, about the difficulties apprehending and respecting the wishes of old people and about institutionalization, which is most often not desired, should incite society not to leave medicine on its own to deal with the ethical issues raised by old age.