Certaines publications récentes ont semé le doute sur la disposition des structures ligamentaires du compartiment antéro-latéral du genou. La description d’un nouveau ligament a donné lieu à des applications cliniques chirurgicales nouvelles dans le cadre d’une instabilité rotatoire post-traumatique. Notre objectif a été de faire le point sur la réalité anatomique à la lumière des travaux anciens et de dissections personnelles.

Notre analyse portait en priorité sur l’analyse des descriptions anatomiques des ouvrages de Poirier, Cruveilhier, Testut et de Vallois (1905) avec anatomie comparée sur une série de 45 dissections. En deuxième approche, nous avons observé 15 dissections réalisées en 1900 à l’occasion de concours pour accéder au titre de prosecteur d’anatomie dont les pièces sont exposées au conservatoire à Montpellier. Nous avons disséqué deux sujets anatomiques avec une vision précise sur le compartiment antéro-latéral.

Les ouvrages d’anatomie ne décrivent que le ligament collatéral latéral. Pour Vallois, chez l’homme et chez les mammifères de tout ordre il n’y a pas de nouveau ligament antéro-latéral. Nos dissections aboutissent aux mêmes constatations. Comme l’assertion de Poirier toute dissection peut être à l’origine d’un artéfact. L’hypothétique nouveau ligament antéro-latéral va à l’encontre de la physiologie du jeu articulaire latéral qui doit être mobile. Le tractus ilio-tibial de par sa direction et sa commande par le muscle tenseur du fascia-lata assure la stabilité dynamique rotatoire du compartiment latéral. L’analyse des publications sur cette région sera discutée.

Les documents analysés nous confortent dans l’absence de structure ligamentaire nouvelle du compartiment antéro-latéral. Les incidences chirurgicales proposées avec utilisation d’un renfort ligamentaire prothétique ne sont pas justifiées. La technique du Mac Intosh fascia-lata pour lésion du ligament croisé antérieur avec instabilité rotatoire a prouvé son efficacité depuis plusieurs années.