La sécurité transfusionnelle et l’autosuffisance des opérateurs de transfusion au sein des systèmes de soins sont les deux faces de la transfusion sanguine qu’il faut considérer dans la promotion d’un approvisionnement répondant aux recommandations de la France, de l’Union européenne et de l’OMS et reposant sur un don volontaire, anonyme et gratuit. Ces éléments associés à la diminution du nombre de donneurs, et malgré la baisse du nombre annuel de transfusions, ont incité depuis de nombreuses années les chercheurs à explorer de nouvelles pistes afin d’apporter aux malades de l’oxygène, des éléments d’hémostase primaire ou encore des facteurs de la coagulation, respectivement les principales fonctions des concentrés de globules rouges, de plaquettes et du plasma thérapeutique. Le substitut idéal devrait présenter plusieurs caractéristiques : une compatibilité universelle, une conservation longue, une efficacité équivalente au produit original, une absence d’effets indésirables et une sécurité microbiologique parfaite. Les substituts de l’hémoglobine constituent sans nul doute la voie la plus explorée avec des succès modestes dans le domaine transfusionnel. La thérapie cellulaire porte l’espoir de la possibilité d’obtenir in vitro qui des globules rouges, qui des plaquettes, mais le passage à une échelle de production supérieure est encore incertain. Finalement, les produits sanguins du futur ne dépendent peut-être pas uniquement de l’ingénierie mais pourraient aussi figurer parmi d’anciens produits dont l’intérêt aura été oublié, pour des raisons aujourd’hui caduques. Les données récentes sur l’intérêt du plasma lyophilisé, produit pour la première fois dans les années 1940, sur l’utilisation du sang total dans le cadre des hémorragies massives ou bien encore sur les capacités hémostatiques des plaquettes conservées au froid, redonnent à ces produits un avenir témoignant de l’importance de la mémoire dans la médecine transfusionnelle.