Les patients médicaux peuvent avoir besoin de transfusion pour des pathologies extrêmement diverses, chroniques, subaiguës voire aiguës, ce qui conditionne la complexité, fréquence, volume et durée de cette thérapeutique.

Toutefois, les principes suivants constituent le socle de base de la gestion personnalisée du sang :

– éviter de perturber la démarche diagnostique en retardant, si possible, la première transfusion ;

– rechercher, en fonction du diagnostic, des traitements étiologiques alternatifs ou combinés à la transfusion, pour diminuer les besoins en PSL ;

– dès le diagnostic, y compris établi aux urgences, élaborer le parcours ville-hôpital de chaque patient évitant le recours aux urgences, associant le médecin traitant, les laboratoires de biologie médicale et l’EFS. Regrouper et rendre accessibles les données pour tous les acteurs. Rechercher une prise en charge de qualité et sûre, la moins contraignante possible pour le patient, même en cas d’allo-immunisation ;

– minimiser les pertes sanguines dues aux prélèvements ou à des médicaments, notamment anticoagulants ou antiagrégants, selon le bénéfice/risque ;

– pour chaque épisode, prescrire les transfusions en respectant les recommandations, fixer des objectifs personnalisés, fractionner les prescriptions (« 1 CGR à la fois »), réévaluer systématiquement les résultats en cours d’épisode, coordonner médecins et infirmiers pour une meilleure intégration dans le plan de soins ;

– prévenir, détecter rapidement, diagnostiquer et prendre en charge à temps les effets indésirables aigus, tels les surcharges circulatoires (TACO) y compris en hospitalisation de jour, et retardés, tels les hémosidéroses secondaires.

Ces principes imposent des efforts locaux d’élaboration d’une organisation hospitalière et de médecine de ville cohérente. Les difficultés sont nombreuses et les ressources pas toujours adaptées, mais une formation plus poussée des médecins en transfusion et gestion personnalisée du sang est une des clefs du succès.