Avec près de 25 ans d’existence, l’hémovigilance française a permis d’indéniables avancées : traçabilité des PSL, mise en évidence de risques méconnus (TRALI, TACO, DHTR), réduction de certains risques (erreurs ABO, IBTT, TRALI), amélioration des organisations du processus transfusionnel et a contribué à l’émergence de nouveaux champs comme l’identitovigilance. Dans les ES, elle s’est appuyée essentiellement sur des médecins correspondants d’hémovigilance assistés dans les meilleurs des cas d’une équipe para-médicale. Ce « nouveau » métier a créé des expertises et un savoir-faire médico-organisationnel qui peinent à être valorisés. L’isolement relatif des hémovigilants et le cloisonnement des activités et des données entre EFS et ES sont autant de facteurs qui limitent le développement de nouveaux projets médicaux ou de recherche et ne contribuent pas à rendre ce métier attractif pour la jeune génération. Or la présence au sein des ES d’une expertise transfusionnelle est cruciale dans un contexte de nouvelles pratiques à risque (ex. greffes d’organes ABO incompatibles), de développement des prises en charge ambulatoires, de « blood patient management » et d’objectifs d’efficience rendus indispensables par les contraintes budgétaires. Dans cette présentation, nous développerons plusieurs pistes qui pourraient permettre de répondre à ces enjeux : équipe mobile de transfusion, poste avancé de transfusion dans les hôpitaux de jour à forte activité transfusionnelle, suivi de cohorte de patients transfusés comme par exemple les patients porteurs d’une surcharge en fer, participation aux réunions de concertation pluridisciplinaires et aux staffs. Associées à des études de recherche clinique et épidémiologique et à l’enseignement universitaire, en collaboration étroite avec l’EFS, ces activités permettraient de développer la médecine transfusionnelle dans les ES et d’attirer peut être de nouvelles vocations médicales.