La gestion personnalisée du sang, dont la transfusion est un des moyens, nécessite l’utilisation de données cliniques et paracliniques dispersées entre logiciels et institutions. Leur regroupement manuel, fastidieux et incomplet est à risque d’erreurs, de redondances, de pertes de données et coûteux.

Le premier niveau d’assistance par l’informatique est le rassemblement des données sous une forme ergonomique. Au sein d’un même système d’information hospitalier, en mimant le comportement humain, la recherche des données dans des sources dispersées et leur présentation efficace soutiendraient le choix de la meilleure stratégie clinique, dont la prescription d’une transfusion. Cette recherche pourrait le cas échéant s’étendre à d’autres établissements. Le NIR, numéro unique national des patients obligatoire dès 2020, permettra les échanges entre établissements locaux ou nationaux, par exemple de résultats d’immunohématologie ou de dossier transfusionnel. Le préalable est d’établir un cadre consensuel des données à rassembler.

Le deuxième niveau est la confrontation de ces données à des protocoles pré établis, voire à des algorithmes, locaux ou généraux, pour guider ou alerter les médecins et améliorer la pertinence et la sécurité (ébauche d’intelligence artificielle).

Un important travail de définition et de standardisation des échanges et traitement des données serait nécessaire. Cependant les recommandations en transfusion et en gestion personnalisée du sang sont suffisamment élaborées pour y parvenir. Il devrait toutefois prendre en compte le handicap du morcellement et de l’hétérogénéité des systèmes d’information en santé qui pourrait être surmonté par la participation large des acteurs de la gestion personnalisée du sang du patient et de ceux chargés de la gestion informatique.

L’exemple d’autres domaines que la santé montre que cette intégration de données est techniquement possible à condition d’avoir la volonté et les financements pour y parvenir.