Infection à Staphylocoque transmise par transfusion ou contamination bactérienne par non-respect de la procédure de débranchement du produit sanguin labile ? - 17/10/18
Résumé |
La contamination bactérienne d’un produit sanguin labile n’implique pas forcément l’existence d’une infection bactérienne transmise par transfusion. Nous rapportons le cas d’un homme de 87 ans, porteur de localisations cutanées spécifiques d’une leucémie myélomonocytaire chronique et souffrant d’arthrite goutteuse traitée par colchicine. Au cours de la transfusion de 2 concentrés de globules rouges (CGR), une hyperthermie isolée à 38°C est notée chez ce patient auparavant apyrétique. L’évolution clinique est spontanément favorable. Alors que l’aspect surinfecté des lésions cutanées plaide en faveur d’un sepsis préalable, la culture du premier CGR incriminé, après enrichissement en milieu liquide, met en évidence un Bacillus spp. et un Staphylococcus aureus méticilline-sensible, ce dernier germe étant également isolé dans les hémocultures et l’urine prélevées chez le patient lors de l’hyperthermie. Ce CGR, âgé de 15jours, provient d’un don de sang total prélevé en collecte mobile chez un homme de 70 ans n’ayant eu aucune infection post-don. La procédure d’asepsie pré-don a été respectée. La couche leuco-plaquettaire issue du don a donné naissance à un mélange plaquettaire viro-inactivé par amotosalen, transfusé sans complication à un autre patient immunodéprimé ; le plasma associé a été détruit. Les échantillons sanguins du donneur destinés à la qualification biologique du don ne sont plus disponibles. Aucun échantillon sanguin pré-transfusionnel du receveur n’a été conservé. L’analyse moléculaire des souches bactériennes par le centre national de référence montre l’absence de lien de clonalité entre la souche de S. aureus isolée dans le CGR et les souches isolées dans le sang et l’urine du receveur, ces deux dernières étant identiques entre elles. En l’absence de respect de la procédure de débranchement du CGR par l’infirmière en charge de l’acte transfusionnel, seule l’analyse moléculaire des souches permet d’exclure l’imputabilité de la transfusion.
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Vol 25 - N° 4
P. 335 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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