Complications sanitaires graves observées chez des consommateurs de méthylphénidate - 04/11/18
, Liselotte Pochard, Michel Spadari, Joelle MicallefRésumé |
Introduction |
Suite à plusieurs signaux d’abus de méthylphénidate (MPH) sur la région PACA, le centre d’addictovigilance PACA-Corse avait réalisé une étude en 2011. Cette étude avait permis de confirmer l’importance de ce phénomène et de caractériser l’abus de MPH [1]. Une alerte centre d’addictovigilance/ARS avait été diffusée aux professionnels de santé. Le centre d’addictovigilance suit l’évolution de l’abus de MPH avec l’ensemble de ses partenaires.
Méthode |
En 2017, un questionnaire a été envoyé aux CSAPA et CAARUD afin de mieux décrire les complications sanitaires observées chez les consommateurs de MPH. Ce questionnaire comprend 2 volets : un sur les patients et les modalités d’usage de MPH et un volet spécifique sur les complications sanitaires graves.
Résultats |
Parmi les 27 structures, 10 ont signalé au moins une complication sanitaire grave. Elles concernent 17 patients (14 hommes). La majorité ont consommé MPH par voie intraveineuse. Parmi ces patients, 3 patients sont décédés, tous poly-consommateurs : patient consommateurs de méthadone et injecteur quotidien de MPH ayant des antécédents d’endocardite ; patient consommateurs de méthadone et injecteur de MPH ayant présenté une pharmacopsychose et décédé d’une overdose ; patiente injectant quotidiennement du MPH à visée psychostimulante décédée suite à un incendie. Parmi les autres patients, 6 ont été hospitalisés en psychiatrie (état psychotique aigu, désir de défenestration, paranoïa, idée suicidaire, épisode délirant, hallucinations avec dépersonnalisation) et 6 ont présenté une complication infectieuse (5 un abcès dont 1 compliqué d’embolie pulmonaire ; 1 séroconversion VHC chez un patient n’ayant aucun antécédent d’injection et de consommation de stimulant). Un patient consommateur quotidien de cannabis et MPH (1200mg/j) a été hospitalisé pour un AVC et un patient injecteur de MPH+morphine a été hospitalisé pour un sevrage.
Discussion |
Les complications psychiatriques et somatiques avec le MPH sont particulièrement graves nécessitant a fortiori de sensibiliser la communauté médicale et les patients.
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Vol 73 - N° 6
P. 572 - décembre 2018 Retour au numéro
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- Ordonnances suspectes indicateur d’abus possible (OSIAP) : analyse des données enregistrées depuis 2013
- Emilie Jouanjus, Grégory Guernec, Maryse Lapeyre-Mestre, Réseau français d’addictovigilance
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