Usage de substances potentiellement addictives en prison : résultats d’un dépistage urinaire chez des patients hospitalisés dans une unité hospitalière sécurisée inter-régionale (UHSI) - 04/11/18
Résumé |
Introduction |
Une synthèse de 41 études réalisées dans 26 pays montre qu’un détenu sur trois à fait usage de substances addictives illégales durant son incarcération et un sur huit en a fait usage dans le mois précédent l’étude [1 ].
Objectifs |
Déterminer la prévalence de l’usage de drogues chez les détenus hospitalisés à l’UHSI de Bordeaux et évaluer les conséquences de cette consommation sur l’hospitalisation.
Méthodes |
Étude monocentrique et rétrospective des dossiers de tous les patients admis dans le service entre le 1er août 2012 et le 31 décembre 2014. Variables étudiées : données démographiques, substances dans les urines détectées par immuno-analyse de type CEDIA (cannabis, cocaïne, amphétamines, opioïdes sauf méthadone, buprénorphine), traitement habituel, conséquences de l’usage de drogues : syndrome de sevrage, refus de soins.
Résultats |
Quatre cent vingt-quatre hommes (94,4 %) d’âge moyen 43±14,7 ans et 25 femmes (5,6 %) d’âge moyen 42±12,7 ans ont été hospitalisés durant la période d’étude, amenant à 726 dépistages urinaires. Trois cent soixante-seize patients (83,7 %) ont accepté le dépistage urinaire ; 51,2 % des patients testés avaient un dépistage positif pour une ou plusieurs substances addictives : 135 patients (30,1 %) pour le cannabis, 51 (11,4 %) pour la buprénorphine, dont 16 sans prescription, 36 (8 %) recevaient des opiacés dont 3 sans prescription, 2 (0,4 %) pour la cocaïne et 6 (1,3 %) pour les dérivés d’amphétamine. Quarante patients (8,9 %) étaient positifs pour plus de 2 substances. Conséquences sur les hospitalisations : 21 patients ont présenté un syndrome de sevrage du cannabis selon les critères du DSM-5.
Conclusion |
La consommation de drogue en prison est une réalité mesurée dans cette étude par des tests de dépistage urinaires. Le cannabis reste la drogue la plus utilisée en prison comme dans la population générale, ce qui provoque des difficultés lors de l’hospitalisation : syndrome de sevrage, mise en danger des soignants et refus de continuer les soins à l’hôpital, et conséquences judiciaires éventuelles. Les conséquences cliniques de l’utilisation fréquente de ces substances en détention peuvent entraîner une symptomatologie qui complique la prise en charge des patients hospitalisés pour une autre cause.
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Vol 73 - N° 6
P. 576 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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