Nouvelles substances psychoactives et syndrome d’hyperémèse aux cannabinoïdes. À propos d’un cas suivant la consommation de cannabinoïdes de synthèse - 04/11/18
Résumé |
Introduction |
Le syndrome d’hyperémèse aux cannabinoïdes a été décrit pour la première fois en 2004. Des cas rapportés liés à l’utilisation du cannabis ont régulièrement été rapportés mais beaucoup plus rarement avec les cannabinoïdes de synthèse (CS).
Méthodes |
Nous présentons un cas de syndrome d’hyperémèse associé à la prise de CS, complété par une revue de la littérature.
Résultats |
Un homme de 42 ans a été admis aux urgences pour douleurs abdominales, diarrhées et vomissements. Après une courte période les symptômes, le patient est sorti de l’hôpital mais les symptômes ont récidivé plusieurs fois dans les mois qui ont suivi entraînant de nouvelles hospitalisations. Les vomissements itératifs ont ensuite causé un accident de voiture. Toutes les analyses toxicologiques réalisées étaient négatives. La symptomatologie s’améliorait légèrement sous ondansetron et haloperidol. Le patient a admis être un utilisateur ancien de cannabis. Il avait augmenté depuis plusieurs mois sa consommation et avait commencé à utiliser des CS. Il décrivait une prédominance matinale des nausées. Pour des raisons pratiques il avait choisi de switcher le cannabis vers des CS qu’il achetait en ligne et continuait de fumer mélangés à du tabac. Il a admis avoir fumé des CS 2 jours avant son hospitalisation. Il a pu sortir à j15 de son hospitalisation. Deux semaines plus tard il était de nouveau admis aux urgences pour vomissements, perte de poids et altération de l’état général soulagés par des douches chaudes depuis qu’il avait consommé des CS 10 jours auparavant.
Discussion |
Ce cas clinique montre le fort potentiel des CS pour causer un syndrome d’hyperémèse aux cannabinoïdes. Ceci pourrait s’expliquer par la plus grande affinité des CS vis-à-vis du récepteur CB1 comparé au THC et permettrait d’expliquer un effet plus fort et donc potentiellement la survenue de plus d’effets indésirables avec les CS. Même de faibles doses de CS semblent être potentiellement dangereuses. Les cliniciens doivent être conscients que l’utilisation des NPS se répand parmi la population jeune et que la négativité de tests toxicologiques ne permet pas d’exclure l’utilisation de telles substances. L’entretien avec le patient doit donc être mené avec attention.
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Vol 73 - N° 6
P. 585 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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