Impact de l’arrêt de la réglementation des poppers en France sur leur usage - 04/11/18
Résumé |
Introduction |
Les poppers, nitrites organiques volatiles, sont utilisés à des fins aphrodisiaques et récréatives. Leurs effets ne durent pas plus de deux minutes alors que leur toxicité est importante du fait de propriétés méthémoglobinisante et vasodilatatrice. Le 3 juin 2013, le Conseil d’État a abrogé toute réglementation des poppers en France autorisant ainsi de nouveau sa vente et son usage.
Méthodes |
Le CEIP-A de Paris en partenariat avec la base d’appel nationale de drogues info service (DIS), Santé publique France, a évalué l’impact de l’arrêt de la réglementation des poppers par l’analyse des données de DIS entre janvier 2009 et juillet 2017.
Résultats |
L’extraction a permis de colliger 330 appels, portant sur 213 demandes d’informations sur les poppers et sur 92 complications rapportées. Le nombre d’appels augmente tout au long de la période d’étude. Les demandes concernent des usagers d’âge moyen de 30±12 ans (de 14 à 75 ans), avec une nette prédominance masculine (sex-ratio de 6) non impacté par la législation. En revanche, le nombre d’usagers mineurs montre une tendance à l’augmentation (p=0,054) évoluant de 5,3 % à 11,5 % alors que les moyennes d’âge diminuent de façon statistiquement significative (p<0,05). Concernant le contexte d’usage (connu dans 93 cas), il n’évolue pas avant/après législation : il est sexuel (81 %) ou plus rarement récréatif (19 %). Quatre appels abordent la consommation de poppers chez la femme enceinte ou en cours d’allaitement. On relève une poly-consommation dans 21 % des cas (cannabis, alcool, cocaïne, sildenafil, MDMA…). Les complications les plus fréquemment mentionnées sont les troubles liés à l’usage de poppers (22 %), les atteintes oculaires (20 %) et les irritations cutanéomuqueuses (13 %) notamment nasales.
Conclusion |
Cette étude a permis de mettre en évidence un usage croissant des poppers sur l’ensemble du territoire, avec une diffusion notamment chez les plus jeunes depuis la modification de la réglementation. Les complications rapportées montrent des cas de dépendance et des troubles oculaires. Ces données confirment les principales préoccupations de ces agents méthémoglobinisants soulevées dans le dernier rapport de l’ANSM et qui légitiment l’intérêt d’une réglementation de ces nitrites.
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Vol 73 - N° 6
P. 590 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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